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Le débrief politique. François Fillon, contre vents et marées

François Fillon contre-attaque, Laurent Wauquiez se défend, Benoît Hamon rassemble son camp. Tout ce qu'il ne fallait rater de l'actualité politique du jeudi 9 février avec Julien Langlet.

Article rédigé par franceinfo, Julien Langlet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Le candidat de la droite à l'élection présidentielle, François Fillon, lors d'un meeting à Chasseneuil-du-Poitou, près de Poitiers, le 9 février 2017. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

"Fillon, tiens bon !"

Alors que ses avocats ont annoncé jeudi 9 février qu'ils portaient plainte pour violation du secret de l'enquête dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de sa femme, François Fillon poursuit sa campagne. Contre vents et marées, le candidat Les Républicains à l'élection présidentielle tenait meeting au Palais des congrès du Futuroscope à Poitiers. 

"Fillon président", "Fillon tiens bon", a scandé la foule de militants, persuadée que la campagne prend un nouveau départ. Vendredi, leur candidat s'envole pour trois jours à La Réunion.

Des députés de gauche, Pouria Amirshahi (PS) ou encore Cécile Duflot (EELV) ont de leur côté saisi le déontologue de l'Assemblée nationale sur la société de conseil que dirige François Fillon parallèlement à son mandat parlementaire. Ils s'interrogent sur un possible conflit d'intérêt et demandent une transparence totale sur ces activités.

Wauquiez veut une indemnité

En pleine affaire Fillon et dans un contexte de rigueur budgétaire, Laurent Wauquiez a fait voter jeudi une indemnité pour financer ses séjours à Lyon, la capitale de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Car le président du conseil régional n'habite pas à Lyon, mais au Puy-en-Velay. Alors qu'il impose des efforts budgétaires depuis son arrivée, ce vote d'une indemnité de 60 euros par nuit et de 15,25 euros par repas a fait bondir l'opposition socialiste et écologiste.

"J'aurais pu passer par la solution qui consiste à ce que la région achète un logement de fonction. Mais j'aurais trouvé cela indécent, a réagi Laurent Wauquiez. Tous les élus de région, sauf le président, ont une indemnité quand ils se déplacent à Lyon. Je veux que ce soit transparent. On adoptera un amendement qui fixera une communication officielle chaque année sur ce sujet-là." 

Les clins d'œil de Jadot à Hamon

Le parti Europe Écologie-les Verts aura-t-il un candidat à l'élection présidentielle ? Rien n'est moins sûr... Il manque encore à Yannick Jadot une centaine de parrainages. Les clins d'œil du candidat à Benoît Hamon se font d'ailleurs de plus en plus insistants en vue d'un projet commun. Une réunion est même prévue sur le projet le week-end prochain.

Macron parle environnement

Une heure de questions-réponses en direct : Emmanuel Macron s'est prêté à l'exercice du "#PandaLive" organisée par le Fond mondial pour la nature (WWF) jeudi matin. Toujours du nucléaire, mais moins. Le leader du mouvement En marche a fixé un objectif de 50% d'énergies renouvelables en 2025... si possible. Pas de fin diesel, mais des aides pour moderniser le parc automobile. Ni OGM ni gaz de schiste, mais une poursuite de la recherche publique.

Qu'en pense le candidat écolologiste, Yannick Jadot ? Il rappelle qu'Emmanuel Macron, à son poste de ministre, "a défendu l'EPR en Grande-Bretagne, a défendu les sociétés autoroutières, a défendu le 'tout bus'".

Des vallsistes rejoignent Benoît Hamon

Le candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon attire de nouveaux soutiens autour de lui. Yannick Jadot, notamment, est en phase de rapprochement avec lui. Mais surtout, il y aura bel et bien des fidèles de Manuel Valls dans son équipe. C'est d'ailleurs l'info de ce débrief.

Les tractations sont en cours, mais elles vont aboutir. Ils vont être deux ou trois à rejoindre Benoît Hamon. L'ancien Premier ministre a d'ailleurs donné son accord. C'est pourquoi, "on ne nous prendra pas en faute, on joue le jeu", se défend l'un des vallsistes.

Une autre structure, appelée conseil politique, pourrait elle regrouper en son sein "les chapeaux à plumes", les sommités du Parti socialiste, comme Stéphane le Foll par exemple, et peut-être même Manuel Valls.

La note du débrief

C'est un 17/20 en "fraternitude" et bienveillance pour Ségolène Royal. Interrogée mardi matin sur franceinfo au sujet de Benoît Hamon, la ministre de l'Écologie a déclaré : "Je le soutiens évidemment". Avant d'ajouter après un long silence : "Je respecte Benoît Hamon, je respecte Emmanuel Macron, je m'entends bien avec Jean-Luc Mélenchon, j'ai toujours plaidé pour l'ouverture vers le centre". Elle aime tout le monde, Ségolène Royal... et nous a offert finalement une autre version de L'opportuniste, la chanson de Jacques Dutronc.

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