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Le débrief politique. Après le premier tour de la primaire socialiste, la polémique

Et si le PS faisait de la gonflette ? 1 250 000 votants dimanche soir. Puis 1 600 000 ce lundi matin. Avec les mêmes résultats pour les candidats, à la virgule près. Passée la confusion, l'heure est aux ralliements.

Article rédigé par franceinfo, Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La gauche du rêve contre la gauche du réel : c'est l'argument de Manuel Valls face à Benoit Hamon qui défend le revenu universel (JOEL SAGET / AFP)

Comme toujours, la confusion alimente le soupçon. Et rappelons que gonflée ou pas, la participation est nettement plus faible que lors de la dernière primaire du PS : 2 700 000 lors du 1er tour en 2011 alors que la droite a réuni 4 300 000 votants au premier tour également en novembre dernier. Et pendant ce temps, l'heure est aux ralliements. Ralliement de Martine Aubry à Benoit Hamon.

"Tout sauf Valls" ou "tout pour Hamon" ?

Logique, Benoit Hamon est un ex-soutien de la Maire de Lille. Ils sont une vingtaine d'aubrystes au total à pencher pour le candidat le plus à gauche. Dont le député des Hauts-de-Seine, Jean-Marc Germain. "Ce n'est pas du "tout sauf Valls" mais du "tout pour Hamon, explique-t-il. Il a créé une vraie dynamique et si nous sommes capables de l'amplifier autour de lui, je crois que c'est un vrai espoir pour la gauche et pour les écologistes et pour le pays".

Je crois que Benoit Hamon a beaucoup travaillé pour cela et les solutions qu'il propose sont porteuses d'espoir pour l'avenir

Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine

Franceinfo

L'homme poursuit : "Quand je réflechis le matin en me rasant, je me dis que notre génération politique a deux défis à relever : la question écologique et celle du travail. Je crois qu'il a beaucoup travaillé pour cela et les solutions qu'il propose sont porteuses d'espoir pour l'avenir.

Certains jouent la prudence en refusant toute consigne de vote

Et puis certains au contraire jouent la prudence, refusant toute consigne de vote. C'est le cas d'Anne Hidalgo : la maire de Paris appelle simplement à voter davantage au second tour, mais sans dire pour qui. Anne Hidalgo qui soutenait Vincent Peillon. Lui non plus n'a pas voulu trancher. Pas plus qu'Emmanuelle Cosse, la ministre du Logement invitée de France Info ce matin. Valls-Hamon ?

Elle refuse de choisir, pour l'instant. Mais un indice tout de même : "J'ai toujours soutenu la question du revenu universel, bien avant de faire de la politique dans les partis. Mais si c'est pour expliquer que nous voulons le faire mais qu'une fois au pouvoir nous disons que nous ne pourrons pas le financer...Il ne faut pas qu'on raconte d'histoire !", explique-t-elle.

La gauche du rêve contre la gauche du réel

La gauche du rêve contre la gauche du réel. C'est précisément l'argument de Manuel Valls face à Benoit Hamon qui défend le revenu universel. Emmanuel Cosse qui dit attendre la position de François de Rugy pour sortir du bois. L'écolo au 3,9% des voix qui a rencontré aujourd'hui les deux finalistes qualifiés pour le second tour... Quel est leur programme justement ?

Lumière vs ombre

Radicalement différent ce soir : les lumières d'un côté, l'ombre de l'autre. Manuel Valls est au 20h de TF1, Benoit Hamon réunit ses soutiens. Rendez-vous à son QG de campagne, mais à huis-clos, avant le débat très attendu d'entre-deux tours. Plus qu'un duel, deux visions d'une gauche profondément fracturée. Ce sera mercredi...

Macron au Liban, Hollande au Chili et en Argentine

Et pendant ce temps, François Hollande est au Chili et en Argentine, bien loin de la primaire... Il n'est pas le seul à suivre la primaire de loin : Emmanuel Macron, lui, est au Liban pour deux jours...Discours ce soir devant la communauté française à Beyrouth alors que ses partisans sont très discrets depuis hier. Discrets mais sans doute très heureux. Car si Benoit Hamon l'emporte, ça lui liberera davantage d'espace qu'avec Manuel Valls. Hamon favori, ça ne fait pas les affaires en revanche de François Fillon.

Je n'ai pas de jugement à porter sur le choix des électeurs de gauche mais je constate qu'il y aura trois candidats de gauche

François Fillon

Franceinfo

Car cela risque donc de renforcer Emmanuel Macron. François Fillon qui s'est lui rendu à Berlin aujourd'hui. Entretien avec Angela Merkel. A la Chancellerie et non à son parti, la CDU comme Nicolas Sarkozy et Alain Juppé cet été. Mais c'était avant la primaire. Alors Hamon ou Valls ? Peu importe dit le candidat de la droite : "J'affronterai les adversaires qu'on me donnera. Je n'ai pas de jugement à porter sur le choix des électeurs de gauche mais je constate qu'il y aura trois candidats de gauche : monsieur Mélenchon pour l'extrême gauche, monsieur Macron qui portera la politique de François Hollande puisqu'il est le seul qui ne la rejette pas et sans doute les frondeurs du Parti socialiste", analyse le candidat Les Républicains.

La note du Débrief : 2 / 20 pour Claude Guéant

2 / 20 pour Claude Guéant... Deux comme les deux ans de prison auxquels il a été condamné en appel dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur... deux ans de prison dont unerme. Mais il n'ira pas derrière les barreaux, sa peine étant aménageable.

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