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Plats préparés, moussaka, couscous, poisson : vers un nouveau nutri-score plus sévère en 2023

Les plats industriels, les plats préparés, qui ont beaucoup séduit les consommateurs pendant les confinements. Une enquête comparative sur 53 produits, publiée ce mois-ci dans "60 Millions de consommateurs", nous aide à faire le tri.
Article rédigé par Augustin Arrivé, Ersin Leibowitch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
53 plats préparés toutes marques confondues, testés par le magazine "60  Millions de consommateurs". Le poulet basquaise et le poisson sont plutôt bien notés mais le sel et les graisses sont encore présents en trop grande quantité. (Illustration) (LJUBAPHOTO / E+ / GETTY IMAGES)

C'est bien pratique quand on a la flemme, ou pas le temps de faire de la grande cuisine. Les plats préparés sont parfois très bons au goût, mais leur composition pose question. Patricia Chairopoulos, du magazine 60 Millions de consommateurs, publie une grande enquête ce mois-ci, où une cinquantaine de plats industriels ont été testés, de la moussaka au couscous en passant par le poulet basquaise.

franceinfo : Ces plats sont de plus en plus consommés, mais est-ce que la qualité, elle, s'améliore ? 

Patricia Chairopoulos : Alors oui, la consommation augmente, et notamment après les confinements, les gens ont apprécié ce type de plats. Et oui aussi, la qualité s'est globalement améliorée, donc globalement c'est une bonne nouvelle, qu'il s'agisse de la qualité nutritionnelle et aussi la qualité au niveau des additifs. Les industriels ont compris que les consommateurs voulaient de moins en moins d'additifs. En tout cas, la plupart des marques ont fait un effort là-dessus. 

Le mode de calcul du nutri-score va changer. Sur quoi vont porter les améliorations des industriels qui se sont engagés à améliorer ces produits 

Effectivement, l'algorithme qui permet de calculer ce nutri-score va être plus sévère, notamment sur le sel, sur le sucre, sur les acides gras saturés. Ce qui fait que, à peu près tous les plats préparés vont dégringoler. Donc certains passent de A à B, voire de A à C, parce qu'ils sont ou trop salés ou ne contiennent pas assez de fibres. Quant à savoir à quel moment ce nouveau nutri-score va apparaître, ce n'est pas encore précis. Ça serait courant 2023, mais là, en tout cas, on n'a pas eu d'information plus fraîche que celle-ci. 

Pour 60 Millions de consommateurs, vous avez testé une cinquantaine de produits, un panel assez large, des surgelés, des conventionnels, des diététiques. Que ressort-il de cette étude ? 

Il y a une amélioration. Sauf que le gros défaut de la plupart des plats préparés, c'est qu'il y a encore trop de sel et pas assez de produits nobles, c'est-à-dire ou de viande ou de poisson, en général. Et puis, ce n'est pas parce que le produit est cher qu'il va contenir justement beaucoup de viande ou de poisson. Donc, le prix ne reflète pas forcément la qualité. 

Trois plats que les consommateurs plébiscitent souvent : le couscous, la moussaka, le poulet basquaise. Quel est le meilleur des trois ? 

D'un point de vue nutritionnel – en tout cas, pas la moussaka – ce serait le couscous et le poulet basquaise. Pourquoi le couscous et le poulet basquaise ? Parce qu'ils contiennent des quantités de viande intéressantes qui apportent pas mal de protéines. Le couscous, grâce à la semoule et les légumes, apporte aussi des fibres, mais il est beaucoup trop salé.

Et le poulet basquaise, finalement, c'est peut-être celui qui s'en sort le mieux parce qu'il y a quand même de la viande, des protéines. Il est salé, mais bon, ça pourrait être pire. Donc par contre, la moussaka, c'est peut-être bon au palais, mais c'est trop gras, trop salé et il n'y a pas assez de viande, donc pas assez de protéines. 

Côté poisson, est-ce qu'il y a des produits ou des marques qui sortent du lot ? 

Alors déjà, les produits à base de poisson sont globalement bons, parce que déjà il y a des quantités de poisson, mises en œuvre, intéressantes. Ils sont relativement moins salés que les autres. Encore un bon point, peu d'additifs donc c'est vrai que les plats à base de poisson sont plutôt bien dans notre essai. 

De manière générale, est-ce que le surgelé est meilleur ? On imagine qu'il y a moins de conservateurs ?

Alors oui, c'est vrai qu'il y a moins de conservateurs, mais on le voit parce que nous avons regardé évidemment les additifs. Surgelés ou pas, globalement, il y a assez peu d'additifs, Or, certains en ont quand même quatre ou cinq. Mais dans ce cas-là, il s'agit plutôt d'émulsifiants, les émulsifiants ou les épaississants. Et donc à la limite, que ce soit surgelé ou pas, on va quand même les retrouver. Donc non, hormis les conservateurs, franchement, on peut trouver des plats non surgelés qui sont tout aussi bons d'un point de vue des additifs.

Un dernier mot sur les prix, on parle souvent sur franceinfo de l'inflation actuelle. Est-ce qu'on constate cette inflation sur ces plats préparés ? 

Oui, évidemment. Ils n'y ont pas échappé puisqu'il y a des matières premières comme la viande notamment, et tous les coûts de fabrication. Ensuite, il y a des familles de plats préparés qui vont être plus ou moins chères. C'est vrai que côté moussaka, on peut avoir vraiment des plats pas chers qui sont parfois en dessous de 5 euros le kilo, donc des plats pas chers. Inversement, le poisson globalement est quand même plus cher. Donc oui, ce ne sont pas quand même des plats qui sont donnés : une portion tourne autour de 3 et 5 euros. 

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