Les centrales vapeur connaissent un essor important, mais pourquoi coûtent-elles aussi cher ?
Elles prennent de plus en plus de place (au propre comme au figuré) dans nos buanderies ou nos salles-de-bain. Les centrales vapeur sont appréciées pour leur puissance de repassage quand on a une grande quantité de linge. Mais Hervé Cabibbo, rédacteur en chef adjoint à 60 millions de consommateurs, a mené l'enquête pour tenter de comprendre l'écart de prix avec les classiques fers à repasser.
franceinfo : Vous avez testé 9 modèles, les écarts de prix sont-ils justifiés ?
Hervé Cabibbo : En effet, nous avons comparé 9 centrales vapeurs à des prix assez variables, entre 100 et 380 euros. Nous les avons mises à l’épreuve sur des séances de repassage et évaluées sur des aspects pratiques. Toutes les centrales ont passé sans encombre les tests de repassage, elles font plutôt bien le job, et c’est là le premier enseignement de cet essai, mais les plus chères ne se distinguent pas, ou alors vraiment à la marge. Idem sur les aspects techniques, comme les temps de préchauffage, de refroidissement ou encore l’efficacité de leur fonction vapeur, les modèles les plus onéreux font là aussi jeu égal avec des références à 100 ou 150 euros. On peut aussi rajouter qu’ils ne sont pas plus simples d’utilisation que les autres.
Comment expliquer la différence de prix entre une centrale vapeur Philips à 150 euros et un équipement Calor à 380 euros ?
On ne l’explique pas justement ! Pour rester dans les aspects techniques, le temps de refroidissement se révèle un peu meilleur sur les deux références à plus de 350 euros, mais un modèle d’entrée de gamme à 100 euros les côtoie sur ce critère. Ou alors, il y a la fonction « pressing » conçue pour être utilisée ponctuellement, et annoncée plus performante sur ces modèles, ce qui est discutable.
Quels sont les réels avantages d'une centrale vapeur par rapport à un fer à repasser classique ?
Ce qui change avec les centrales vapeur, c’est le gain de temps. Ces appareils ont la capacité de générer de la vapeur à haute pression (4 à 8 bars en général), ce qui permet de repasser plus vite et mieux. Ça compte, surtout pour une grande famille avec beaucoup de linge à repasser chaque semaine. Il faut d’ailleurs préciser que tous les modèles sont désormais à autonomie illimitée. La précédente génération présentait en effet une contrainte : il était nécessaire d’attendre le refroidissement de l’appareil pour rajouter de l’eau dans le réservoir. Heureusement, c’est du passé. Aujourd’hui, pas de problème pour refaire le plein entre deux chemises.
Est ce qu'il y a des fonctions à privilégier avant de s’équiper ?
Certains aspects méritent une attention particulière, mais ils sont hélas souvent passés sous silence par les fabricants. Alors nous avons mesuré, calculé... Le temps de préchauffage tout d’abord. Selon nos tests, il peut varier sensiblement, de 42 secondes à 2 minutes 30, en fonction des modèles. Ça peut paraitre insignifiant, mais cela compte quand vous devez repasser une chemise avant de partir au bureau, alors que vous êtes déjà en retard. Il y a aussi ce temps de refroidissement que j’évoquais ci-dessus, le temps durant lequel vous ne rangerez pas votre appareil parce que trop chaud. Pour descendre à 35 degrés, température acceptable dans ce cas, cela peut prendre 45 minutes et jusqu’à 1h30, en fonction des références.
Attention aussi à la répartition de la chaleur sur la semelle, un gage de qualité de repassage. Nous l’avons calculée pour tous les appareils et là aussi, il n’y a pas que de bons élèves. Autre aspect à prendre en considération et qui, lui, est bien précisé dans les caractéristiques de l’appareil : c’est le poids. Ce sont des appareils plus lourds que les fers à repasser, et aussi plus encombrants. Certains modèles pèsent 2,5 kg, mais d’autres passent largement la barre des 5 kg (en considérant un réservoir vide). Il faut y penser, surtout si sa planche à repasser n’est pas de première jeunesse !
Qui dit centrale vapeur dit vapeur à haute pression. Y a-t-il de grandes différences entre les modèles que vous avez testés et faut-il croire les fabricants qui mettent tous en avant le débit maximum de leurs appareils ?
Il ne faut pas se fier aux débits annoncés par les fabricants, très souvent mis en avant, car ceux-ci sont largement surévalués. Nos mesures révèlent que l’exagération est de l’ordre de 40% à 60% et qu’elle peut même dépasser les 100% ! On peut d’autant plus les oublier, ces débits, qu'en définitive ils ne changent pas grand-chose. Encore une fois, les centrales vapeur font plutôt bien le job. On peut retrouver un petit bonus d’efficacité pour certaines mais vraiment à la marge, sur des tissus très épais, ceux qu’on ne repasse pas toujours.
Et le problème du tartre ?
Il faut savoir qu’un appareil bien entretenu, c’est un appareil qui dure. La plupart des pannes qui surviennent les premières années d’utilisation révèlent en général un défaut d’entretien. C’est d’autant plus vrai pour ceux qui fonctionnent avec de l’eau, et donc s’entartrent. Sur ce critère, la capacité à résister au tartre, les centrales vapeur de notre banc d’essai ne se valent pas toutes. Là aussi, il n’y a pas que de bons élèves et certaines demandent un entretien plus fréquent. Mais heureusement, toutes sont pourvues d’un voyant qui s’allume lorsque le détartrage devient nécessaire.
Quel est l'appareil que vous plébiscitez à 60 Millions de Consommateurs ?
Une centrale vapeur de la marque Braun à 160 euros. Pas très chère donc, mais légère et simple d’utilisation et qui oppose une bonne résistance à l’entartrage.
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