Sommet international sur à l'aide à Gaza : la Jordanie et l'Egypte en pointe

À l'ordre du jour de cette conférence internationale, organisée par la Jordanie, l'Egypte et les Nations Unies, des discussions pour un cessez-le-feu et l'acheminement de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo - Mohamed Errami et Edouard Dropsy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6 min
Le roi Abdallah II de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et le secrétaire général des Nations Unies António Guterres lors de la conférence internationale "réponse humanitaire d'urgence à la population de Gaza", le 11 juin 2024, en Jordanie. (ALAA AL-SUKHNI / POOL / AFP)

À l'invitation du roi Abdallah II de Jordanie, du président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et du secrétaire général des Nations Unies António Guterres, une conférence internationale se tient mardi 11 juin en Jordanie. Son intitulé : réponse humanitaire d'urgence à la population de Gaza. La conférence réunira des chefs d'organisations humanitaires et d'aide internationale. Mais également 15 dirigeants arabes et occidentaux, notamment le président français Emmanuel Macron, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le président palestinien Mahmoud Abbas, le président turc Recep Tayyip Erdogan, ainsi que les présidents des Émirats arabes unis et du Qatar.

Cette conférence intervient dans un contexte de guerre en cours dans la bande de Gaza qui a causé la mort de dizaines de milliers de personnes et conduit à une catastrophe humanitaire pour plus de deux millions trois cent mille Palestiniens dans diverses régions de la bande, souffrant de famine et de difficultés d’accès à la nourriture, à l'eau, au logement et aux médicaments, en plus des souffrances psychologiques et des destructions massives qui y règnent.

Un volet sécuritaire et un volet humanitaire

L'ordre du jour de la conférence comprend cinq points principaux, divisés en deux parties. La première est politique et sécuritaire et consiste à discuter d'un cessez-le-feu et de mettre fin à la guerre en cours dans la bande de Gaza de peur que cela ne dégénère en guerre régionale. La deuxième partie concerne le volet humanitaire, lié au mécanisme de livraison de nourriture et d'aide d'urgence aux résidents de la bande de Gaza. Cette partie comprend l'examen du volume d'aide nécessaire à apporter quotidiennement, le mécanisme d'entrée de l'aide depuis la Jordanie via les points de passage de Beit Hanoun et Kerem Abu Salem, ainsi que la méthode de distribution de l’aide dans l’enclave palestinienne.

Les Nations unies ont accusé les autorités israéliennes de ne pas remplir leurs obligations légales en empêchant l'arrivée de l'aide humanitaire autorisée aux habitants de la bande de Gaza. C'est pourquoi cette réunion sera au centre des préoccupations. La conférence déterminera quelles organisations humanitaires sont concernées par la distribution de l’aide.

Sur le plan politique, selon les informations privées que nous avons reçues, les participants discuteront de l'avenir de Gaza après la cessation des combats, et il est prévu qu'une résolution commune soit publiée qui parlera de la nécessité de construire une autorité à l'intérieur du territoire de la bande de Gaza et au niveau des postes frontaliers, et d’élaborer une feuille de route permettant à l'Autorité palestinienne de remplacer le Hamas à l’avenir.

L'Egypte, principal contributeur d’aide humanitaire

Cette conférence est organisée conjointement par l’Égypte, elle-même au centre des négociations depuis le début de cette guerre. Premièrement, cela permet à l’Egypte de relancer son positionnement dans ce conflit. Depuis le 7 mai dernier et la fermeture du terminal frontalier de Rafah, entre l’Egypte et la bande de Gaza, l’aide humanitaire, déjà drastiquement réduite depuis le début de la guerre, a baissé de 67%. Désormais, l’essentiel de cette aide passe par le côté israélien. Tous les acteurs humanitaires et onusiens dénoncent le zèle et le blocage de l’État hébreu dans l’acheminement de cette aide humanitaire.

Pour l’Egypte, c’est donc l’occasion parfaite de rappeler que sans elle, les Gazaouis souffriront toujours plus. Pour preuve, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken en tournée dans la région a lui aussi plaidé pour la réouverture de ce poste-frontière. Avec une condition pour le Caire, qu’Israël se retire de Rafah côté palestinien ainsi que du corridor de Philadelphie, ce qui est hors de question pour celui-ci. À l’occasion de cette conférence, le Caire aime à rappeler qu’il est le principal contributeur d’aide humanitaire à la Bande de Gaza, avec 94 000 tonnes d'aide, avance-t-on au ministère égyptien des Affaires étrangères.

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