Où en sont les mouvements antivaccins aux États-Unis et en Allemagne ?
Vendredi 6 octobre, à Paris, une dizaine de membres d'un groupe antivaccin comparait au tribunal judiciaire. Ils sont jugés pour harcèlement en ligne sur deux députées et un médecin. En 2023, aux États-Unis, les mouvements antivaccins ne sont pas que d'extrême droite, tandis qu'en Allemagne, ils se reconvertissent.
Aux États-Unis, un Kennedy antivaccin !
Avant la pandémie, en 2019, le pays relevait déjà le plus grand nombre de cas de rougeole en près de 30 ans, à cause de communautés non vaccinées dans certaines parties des États de New York, de Californie ou d’Oregon. Et cette tendance s’est accentuée avec le Covid : l’opposition politique s’est développée. On a clairement vu les États républicains, notamment ruraux, se positionner contre les mesures fédérales comme le port du masque ou le confinement. C’était notamment le cas en Floride, où le gouverneur Ron DeSantis s’est posé en défenseur des libertés et a pris des décisions contraires aux mesures anti-Covid imposées par Washington. Ses services ont récemment conseillé aux résidents en bonne santé de ne pas faire le rappel le plus récent. Et c’est un des axes de sa campagne pour l’investiture républicaine en vue de la présidentielle de l’an prochain. Il répète sans preuves que le vaccin n’est ni sûr, ni efficace.
Il y a même un candidat démocrate à la Maison Blanche qui est ouvertement antivaccin. On en parle peu parce qu’il est très loin dans les sondages, mais c’est un Kennedy ! C’est Robert Kennedy Junior, le neveu de JFK et le fils de Bob Kennedy, qui a été secrétaire à la Justice. Il est tellement tout en bas dans les enquêtes d’opinion que Joe Biden a choisi de ne même pas parler de lui.
En Allemagne, les antivaccins ont changé de combat
Les antivaccins étaient particulièrement virulents en Allemagne du temps de la pandémie. Le scepticisme face aux vaccins est ancien en Allemagne, où la vaccination des enfants n’est pas obligatoire. L’Allemagne compte toujours l’un des plus forts taux de non vaccinés au sein de l’Union européenne. 18,5 millions d’Allemands, soit plus de 22% de la population.
Aujourd’hui le calme est revenu autour des antivaccins, mais les extrémistes d’hier ne se sont pas démobilisés pour autant. Ils ont plutôt changé de combat. De l’avis des politologues qui suivent le mouvement, ce sont les mêmes plateformes internet, les mêmes extrémistes, qui mobilisent aujourd’hui contre les livraisons d’armes à l’Ukraine, ou contre les sanctions contre la Russie de Poutine. Des plateformes proches du parti d’extrême droite AfD.
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