Otan : Recep Tayyip Erdogan donne son feu vert à l'adhésion de la Suède
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a officiellement soumis, lundi 23 octobre, la demande d’adhésion de la Suède à l’Otan à son parlement, après avoir levé son véto lors du sommet de l’Otan à Vilnius, en juillet dernier. Une annonce saluée par le secrétaire général de l’Otan, la Suède et les États-Unis après plus de 17 mois de blocage.
C'est la fin d'un feuilleton dans lequel le président turc a essayé de tirer profit le plus possible. Depuis que la Suède a déposé sa candidature à l’Otan, après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le véto turc a été utilisé comme un levier de pression pour faire avancer d’autres dossiers diplomatiques. En juillet, le président turc avait notamment demandé à rouvrir les négociations d’adhésion à l’Union européenne après des années d’arrêt, sans quoi il menaçait de bloquer l’avancée du dossier suédois. Depuis il n’a obtenu aucune avancée concrète. Pas même la libéralisation des visas Schengen, une demande récurrente chez les citoyens turcs.
Recep Tayyip Erdogan n'a pas obtenu non plus de garanties sur la livraison d’avions de combat américains F-16, promesse des États-Unis qu'il voyait jusqu’ici comme un préalable à l’adhésion de la Suède à l’Otan. Certains analystes affirment que c’est la guerre entre le Hamas et Israël qui l’aurait décidé. Le président turc souhaitant en effet adopter une position de médiateur entre les deux camps, et donc continuer à parler sans tensions avec les États-Unis, soutien de l’État hébreu.
La Suède se réjouit de l'annonce
Le ministre des Affaires étrangères suédois et le Premier ministre ont immédiatement salué cette nouvelle sur X (ex-Twitter), tout en mentionnant bien que la balle est désormais dans le camp des parlementaires turcs. En effet, si de nombreux observateurs suédois estiment que ce feu vert est de bon augure, on reste très prudent, car le gouvernement suédois a appris à se méfier de Recep Tayyip Erdogan, qui a utilisé l’adhésion de la Suède à l’Otan à des fins personnelles, ou comme instrument d’influence, voire comme monnaie d’échange.
Le chemin des négociations entre la Turquie et la Suède a été tortueux, notamment sur la question des demandes d’extradition de réfugiés politiques ou de kurdes accusés, souvent sans preuve, d'être des terroristes par le président Erdogan. Cependant, la Suède est restée intransigeante et la séparation des pouvoirs a été strictement respectée, puisque c'est la justice et non l'exécutif suédois qui s’est chargé d’examiner les demandes turques au cas par cas. Finalement une seule personne a été extradée.
Les vraies concessions faites à la Turquie sont la reprise des ventes d’armes suédoises et le renforcement de la législation antiterroriste qui facilite les poursuites pénales en Suède de personnes qui gravitent autour du PKK.
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