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Maltraitance dans les crèches : des problèmes existent aussi au Japon et au Royaume-Uni

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans d'autres pays.
Article rédigé par franceinfo
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Le modèle des crèches privé remis en cause en France pose aussi problème à l'étranger. Photo d'illustration (MARINE CHAILLOUX / FRANCE-BLEU PARIS)

Le gouvernement français a annoncé le 10 septembre vouloir renforcer les contrôles dans les crèches et convoquer les quatre groupes privés dénoncés dans deux livre-enquêtes récents. Les auteurs y soulignent les dysfonctionnements et les maltraitances liés au modèle économique de certains établissements. Ailleurs aussi les différents modèles de crèches peuvent poser problème, comme au Japon et au Royaume-Uni.

>> Pas assez de repas, pas assez d'adultes... Ce que révèle le livre-choc "Le Prix du berceau" sur le fonctionnement des crèches privées

Au Japon, des crèches non agréées

Au Japon, le découpage ne se fait pas tant entre crèches publiques et crèches privées qu’entre crèches agréées et non agréées. Les crèches agréées sont publiques ou privées, mais elles répondent à des normes très strictes. En revanche, il existe de très gros problèmes avec des crèches non agréées, qui sont beaucoup moins encadrées : l’emploi de personnes non qualifiées dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, de la nourriture inadaptée bon marché, des enfants livrés à eux-mêmes.

Le fait qu’un simple enregistrement auprès des autorités suffise pour ouvrir une crèche est insuffisant et problématique. Il faudrait un système unifié où toutes les crèches qui ne sont pas agréées soient quand même contrôlées de la même façon, gérées de la même façon et reçoivent des subventions sur les mêmes critères. En facilitant l’installation de crèches privées non certifiées, le gouvernement a certes résolu le problème des files d’attente pour une place en crèche, mais il a aussi nourri un marché lucratif pour des entreprises qui n’ont pas forcément les compétences, ni le personnel requis pour l’accueil d’enfants en bas âge.

Au Royaume-Uni, près de 300 crèches privées fermées l'an dernier pour mauvais traitements

Aucun livre n'est encore paru sur la question mais le pays connaît aussi son lot de scandales qui ont mené à la fermeture de certaines crèches, comme ce drame il y a un an dans une crèche à Dudley, dans le centre de l'Angleterre, où un bébé d'un an est mort. L'enquête est toujours en cours et donc les circonstances exactes du décès n'ont pas encore été déterminées mais trois membres du personnel ont été arrêtés pour homicide involontaire par négligence. Selon la presse locale, certains enfants étaient régulièrement frappés.

Les crèches anglaises sont en très grande majorité privées car le gouvernement ne finance pas de modes de garde réguliers pour les moins de trois ans. Il y a bien ce qu'on appelle les "children centers", des centres pour les enfants. Ils peuvent y aller une à deux fois par semaine, pour quelques heures, mais ce n'est clairement pas un mode de garde pour les parents qui travaillent à plein temps.

Le système va drastiquement changer l'an prochain avec de nouvelles aides financières du gouvernement. Mais actuellement, faire garder son enfant de moins de 3 ans coûte très cher, entre 1 200 et 2 500 euros pour une place en crèche à plein temps. Même si privées, ces crèches sont tout de même soumises à des contrôles gérés par le ministère de l'Éducation. Et sur les 65 000 structures, crèches ou assistantes maternelles, disponibles dans le pays, 290 d'entre elles ont dû fermer leurs portes  l'an dernier, en raison de mauvais traitements infligés à un ou plusieurs enfants.

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