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La liberté de la presse vue d’Europe et d’Inde

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans d'autres pays.
Article rédigé par Sébastien Farcis - Jean-Jacques Héry
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La liberté des médias en Europe et en Inde. Photo d'illustration (PAPARAZZIT / GETTY IMAGES)

Mardi 3 octobre, les députés du Parlement européen ont voté un texte pour renforcer la transparence et l'indépendance des médias en Europe, le Media Freedom Act ou Loi sur la liberté des médias. Parallèlement, en Inde, la police a mené des perquisitions dans tout le pays, dans une centaine de bureaux et domiciles de journalistes.

>> États généraux de l'information : quatre questions sur le secret des sources, et les limites de cette protection accordée aux journalistes

Une loi au Parlement européen pour l’indépendance des médias

Dans le processus législatif européen, il s'agit d'une étape pour réussir à obliger, par la loi, les États membres à garantir le pluralisme des médias et à protéger leur indépendance vis-à-vis des ingérences gouvernementales, politiques, économiques ou privées et in fine, à garantir le secret des sources. Il s'agit d'une loi de réaction face aux attaques et aux menaces que subissent les médias et la presse depuis maintenant plusieurs années en Europe. "On a beaucoup de pays où les médias sont menacés. On pense à la Hongrie, à la Pologne ou à l’espionnage de journalistes en Grèce", explique Sabine Verheyen, la présidente de la Commission Culture au Parlement européen, députée du PPE, et rapporteur de ce Media Freedom Act.

Maintenant les discussions vont s'engager avec les Etats-membres. Elles s'annoncent difficiles car au sein du Conseil, et à l'initiative de la France, on voudrait voir beaucoup plus de dérogations au secret des sources, au nom "de la sécurité nationale" notamment. Les institutions espèrent parvenir à un accord définitif en février prochain, avant la fin de la présidence espagnole.

En Inde, la police perquisitionne un média réputé critique envers le gouvernement

En Inde, la police a mené mardi des perquisitions dans tout le pays dans une centaine de bureaux et domiciles de journalistes. La police dit enquêter sur le financement douteux du site d’information Newsclick par une entité qui travaillerait pour les intérêts chinois, et elle a enregistré une plainte en août pour complot criminel et activité terroriste. De nombreux journalistes du site ont donc été interrogés, leurs ordinateurs et téléphones clonés, ce qui met en péril leurs informations sensibles et leurs sources. Beaucoup d’autres contributeurs ont également été perquisitionnés, comme une militante des droits de l’homme, un historien ou un comédien satirique. Le rédacteur en chef et le responsable des ressources humaines du site ont ensuite été placés en détention.

Cette répression contre les médias est de plus en plus courante. La BBC a subi une perquisition similaire en février après la diffusion d’un documentaire critique envers le Premier ministre. Les journalistes indiens ou leurs journaux font régulièrement l’objet de poursuites au pénal. Les sites et les chaînes Youtube représentent donc l’un des derniers espaces indépendant d’information en Inde, et sont donc la cible des autorités.

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