Guerre entre Israël et le Hamas : la Thaïlande espère que ses travailleurs agricoles feront partie des otages libérés

Le gouvernement israélien a approuvé mercredi l'accord prévoyant une trêve dans la bande de Gaza et la libération d'au moins 50 otages par le Hamas. En Thaïlande, dont au moins 25 ressortissants sont retenus en otages dans l'enclave, les familles attendent aussi fébrilement une bonne nouvelle.
Article rédigé par Anne-Marie Vincent, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Sur cette photo prise le 13 octobre 2023, l'épouse d'un travailleur thaïlandais, retenu en otage par le groupe militant palestinien Hamas à Gaza, montre une photo de lui et de leurs deux enfants. (AMAURY PAUL / AFP)

Cela fait plusieurs semaines maintenant que les négociateurs thaïlandais l’affirment : le Hamas aurait donné son accord pour libérer la totalité des otages thaïlandais, mais en l’absence de cessez-le-feu, il était jusqu’ici impossible de les déplacer sans risquer leur vie. La trêve partielle des combats acceptée par Israël, mercredi 22 novembre, va donc permettre de vérifier ces affirmations, et de voir si oui ou non les travailleurs thaïlandais feront partie des otages libérés.

Que des femmes et des enfants ?

Le communiqué transmis à l'AFP précise que le gouvernement israélien a validé "les grandes lignes de la première étape d'un accord selon lequel au moins 50 personnes enlevées, des femmes et des enfants, seront libérées pendant quatre jours au cours desquels il y aura une accalmie dans les combats".

Le Premier ministre se montre confiant puisqu’il a annoncé dans une conférence de presse, mercredi, que de bonnes nouvelles concernant les otages étaient à prévoir. L’anxiété demeure néanmoins notamment autour de la question de la priorité accordée aux femmes et aux enfants, qui ne joue pas en la faveur des otages thaïlandais qui sont a priori tous des hommes, en âge de travailler et en bonne condition physique.

Négociations parallèles

Pour obtenir ces promesses de libération, la Thaïlande a dû mener ses propres négociations. Depuis le début de la crise, la Thaïlande n’est pas invitée à la table des négociations entre les États-Unis, Israël et le Qatar. Elle a envoyé ses propres équipes, composées en grande partie de représentants des minorités ethniques musulmanes thaïlandaises, pour négocier avec les gouvernements du Moyen-Orient. Le pays a insisté sur sa neutralité absolue dans le conflit israélo-palestinien et sur la condition de travailleurs de ses ressortissants venus chercher en Israël un meilleur salaire en-dehors de toute considération politique.

De même, à Berlin, qui se bat pour retrouver au moins huit personnes de double nationalité allemande et israélienne, les autorités affirment activer toutes les pistes et exploiter tous les canaux possibles pour obtenir ces libérations. Elles parlent notamment avec le Qatar, considéré comme un médiateur potentiel par Berlin. Doha abrite le siège de la direction politique du Hamas et le Qatar parle à tout le monde, expliquent des experts militaires. À deux reprises depuis le début du conflit, la ministre allemande des Affaires étrangères a rencontré son homologue qatarien, avec à chaque fois la question des otages au cœur des échanges.

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