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Comment la Turquie et la Chine assoient leur influence grâce aux drones de combat ?

En Turquie, les drones Bayraktar ont déjà fait le bonheur de l'armée ukrainienne et de plusieurs pays, notamment au Sahel. Ils représentent un revenu conséquent pour le pays. La Chine, de son côté, multiplie les innovations et équipe sa propre armée, quitte à menacer les pays alentours.

Article rédigé par franceinfo - Marie-Pierre Verot - Sébastien Berriot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Un drone turc Bayraktar TB2 présenté dans une base de l'armée de l'air lituanienne, le 6 juillet 2022. (PETRAS MALUKAS / AFP)

Ce ne sont pas des armes nouvelles, mais elles se construisent une renommée au fur et à mesure des conflits. Les drones permettent à la Turquie de devenir un fournisseur indispensable dans plusieurs régions du monde. En Chine, les drones sont de plus en plus utilisés pour la surveillance et remplacent les moyens aériens traditionnels.

Le Bayraktar turc, la star des drones militaires

Il est un pays qui capitalise particulièrement sur ses drones de combat, devenus de véritables stars sur les terrains de guerre, c’est la Turquie. Les drones Bayraktar ont notamment fait leurs preuves dès les premiers jours de la guerre en Ukraine, contre les colonnes de blindés russes par exemple, ou les hélicoptères ennemis. Bien avant l’envoi massif d’armes par les Occidentaux, ces drones de combat turcs, les TB2, lui ont permis de tenir malgré la force de frappe aérienne de l’armée du Kremlin. Ces drones ont devenus des stars au point que l’armée ukrainienne leur a même consacré une chanson, très vite devenue virale, qui célèbre leurs vertus. 


Décisifs sans doute au tout début du conflit pour ralentir la progression russe, les drones Bayraktar auraient aussi aidé à couler le croiseur russe Moskva en avril, le navire amiral de la flotte russe en Mer Noire.

Les Bayraktar n’ont pas attendu le conflit en Ukraine pour intervenir sur les théâtres de guerre. Ils ont été utilisés en 2020 par l’armée azerbaidjanaise contre les blindés arméniens et ont aidé les forces de Bakou à reconquérir le Haut Karabakh. L’année précédente, en 2019, c’est en Libye que leur appui aurait permis au gouvernement de mener une contre offensive victorieuse face aux milices du général Haftar.

Les Etats du Sahel en sont particulièrement friands dans leur lutte contre les groupes jihadistes, car ils ont aussi une capacité de repérage très précieuse contre des groupes particulièrement mobiles, c’est le cas du Togo, face aux terroristes venus du Burkina Faso, du Niger dans la région des trois frontières. Mais la Turquie compte aussi comme clients l’Ethiopie, le Maroc ou encore la Tunisie. Le drone Bayraktar séduit aussi par son prix relativement raisonnable et son utilisation qui ne nécessite pas des années de formation.
La firme Baykar poursuit sur sa lancée, elle développe à présent un drone furtif supersonique. Et ces drones représentent évidemment une source de devises très importante pour le pays. L’exportation du drone TB2 aurait rapporté près d'un milliard de dollars à l’économie turque.

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Le Bayraktar sert aussi à la "diplomatie du drone", car il appuie l’offensive diplomatique du président Erdogan sur le continent africain, où la Turquie multiplie le nombre d’ambassades de manière quasi exponentielle. Même si le groupe d’armement Baykar est privé, ses intérêts sont particulièrement imbriqués avec ceux du pays, l’un des dirigeants n’est autre que le gendre du président Erdogan.

La Chine mise sur différents types de drones et une innovation permanente

Dans un contexte de tension dans le Pacifique et notamment autour de Taiwan, la Chine continue de moderniser son armée, notamment en matière de drones.
Les drones militaires sont en ce moment les vedettes du Salon chinois de l’aéronautique qui se déroule à Zhuhai dans le sud du pays.

Des drones de reconnaissance armés, le drone de haute altitude et de longue endurance CH7, des drones quadri-moteurs aussi, ainsi que le WZ8, capable d’évoluer à la fois à grande vitesse et à haute altitude.

La Chine a également fait de gros progrès dans l’évolution des technologies anti-drones. Les Chinois ont développé de nouveaux systèmes de brouillage électronique uniques au monde, ainsi que des systèmes de lasers montés sur véhicules que la presse officielle chinoise qualifie de tueurs de drones.

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Les fabricants d’armes en Chine ont déjà développé de multiples drones suicides,  mais là aussi, les Chinois se modernisent en permanence, avec par exemple le drone kamikaze FH 901, présenté comme l’équivalent chinois du drone armé américain Switchblade 300. Dans une vidéo dévoilée lors d’un forum militaire le mois dernier à Pékin, on voit le FH 901 attaquer un char par le haut et le détruire complètement. Ce drone peut notamment être lancé depuis le sol mais aussi être largué dans le ciel par des avions. C'est donc une source d'inquiétude supplémentaire dans le Pacifique, selon le chercheur français Philippe Le Corre. 

"C'est une menace supplémentaire à l'égard des pays voisins de la Chine. Le Vietnam, l'Inde, la Corée du Sud, mais aussi Taiwan. Car Taïwan serait prise pour cible par des engins qu'elle ne peut pas maîtriser."

Philippe Le Corre, chercheur, spécialiste de la Chine

à franceinfo

Des drones que la Chine utilise désormais de plus en plus lors de ses opérations aériennes régulières dans la zone d’identification de défense aérienne de Taiwan. Les rapports du ministère taiwanais de la défense font état de la présence de plusieurs types de drones depuis début septembre qui ont tendance à remplacer les moyens aériens traditionnels comme les avions chasseurs. Et Pékin ne s’en cache pas. Selon le très officiel journal Global Times, davantage de drones devraient bientôt rejoindre les patrouilles chinoises autour de Taiwan

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