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Ces pays qui vivent (presque) coupés du reste du monde depuis la pandémie de Covid-19 : exemple au Japon et en Australie

Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Direction aujourd'hui le Japon et l'Australie qui ont établi des règles très strictes aux frontières en raison de la pandémie de Covid-19.

Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura. Grégory Plesse.
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Plus de la moitié des 25 millions d'Australiens sont actuellement confinés, notamment les habitants de Sydney et Melbourne. Ci-contre, une station de métro quasi déserte, le 26 août 2021 à Sydney. (HU JINGCHEN / XINHUA)

Parmi les pays coupés du monde en raison du Covid-19, il en est un qui surprend, c’est le Japon. Car même s’il a accueilli ces dernières semaines les athlètes des Jeux olympiques et paralympiques, il reste en réalité fermé aux étrangers. L'Australie a pour sa part opté pour une solution radicale en fermant ses frontières en mars 2020, depuis jamais rouvertes.  

Le Japon est toujours une destination quasi impossible

Le pays a suspendu depuis avril 2020 l’arrivée sur son sol des étrangers. Pendant les six mois suivants, même les résidents au Japon qui s’étaient absentés momentanément de l’archipel n’ont pas pu revenir. Désormais, il y a des assouplissements, les résidents étrangers peuvent faire des allers-retours entre le Japon et l’extérieur comme les Japonais, mais il est difficile de venir nouvellement s’installer au Japon et le tourisme, lui, est carrément impossible. C’est à ce mur que se heurtent depuis près de 18 mois les étudiants étrangers qui ont obtenu une place dans une université ou une école japonaise, mais n’ont toujours pas le droit de venir, alors que les étudiants japonais, eux, sont évidemment accueillis sans difficultés dans les établissement étrangers.

Comment les autorités japonaises justifient-elles cela alors que les athlètes et autres participants des Jeux olympiques et paralympiques sont entrés au Japon, tout comme des artistes pour des concerts ou bien en résidence sur l'archipel ? Réponse du ministre des Affaires étrangères, Toshimitsu Motegi : "En cas d’urgence pour entrer au Japon et si c’est dans l’intérêt général, nous délivrons des visas sur dossiers individuels. Cela s’applique aussi aux athlètes ou artistes. S’agissant des étudiants, nous souhaitons examiner leur situation en fonction des circonstances sanitaires dans les différents pays du monde."

La plupart des étudiants passent donc au second plan alors même qu’il est possible de leur imposer d’être vaccinés en plus d’une quarantaine de deux semaines. Mais, pour le moment, le passeport vaccinal ne fait pas partie des critères des autorités nippones qui ne respectent pas non plus la réciprocité. Même si les ambassades étrangères disent comprendre la détresse des jeunes obligés de suivre parfois des cours à distance en pleine nuit à cause du décalage horaire, elles ne font pas publiquement pression sur le gouvernement japonais au grand dam de ces étudiants dont certains sont si déçus qu’ils ont fait une croix sur le Japon. 

L'Australie vit complètement repliée sur elle-même

Les frontières australiennes sont fermées depuis mars 2020. Une méthode radicale mais qui a permis à l’Australie d’être relativement épargnée par le Covid-19. On y dénombre un peu plus de 1 000 morts, pour 25 millions d’habitants. Même pour les Australiens qui souhaitent rentrer chez eux, c’est très compliqué. A l’heure actuelle, on estime qu’il y en a plus de 35 000 qui sont bloqués à l’étranger. Ils ne peuvent pas rentrer d’abord parce qu’il n’y a quasiment plus de vols internationaux et les rares qui atterrissent encore en Australie coûtent une fortune. Qui plus est, depuis l’apparition du variant Delta, il y a un peu plus de deux mois, le gouvernement a décidé de limiter le nombre d’arrivées à seulement 3 000 par semaine. Même sur la ligne 3bis du métro à Paris, il y a plus de passagers chaque jour. Et puis, ce que signifie cette interdiction de voyage, c’est que les Australiens et les résidents permanents, qui sont en Australie, n’ont pas le droit de quitter le pays. Pour ça, il faut demander une dérogation, et elles sont vraiment accordées au compte gouttes. Si le décès d’un parent est un motif valable pour quitter le pays pour ses enfants par exemple, en revanche un beau-fils ou une belle-fille n'aura pas le droit d'accompagner. Une situation très difficile à vivre, d’autant qu’en Australie, 30% de la population est née à l’étranger.

Certains échappent cependant à ces règles très dures. Les personnes qui peuvent démontrer qu’elles vont contribuer positivement à l’économie peuvent entrer en Australie, ou en sortir d’ailleurs. De très nombreuses stars hollywoodiennes, comme Julia Roberts, Idris Elba, George Clooney et bien d’autres, sont en effet venues en Australie tourner des films ou des séries, puisqu’une partie de la production cinématographique, depuis le début de la pandémie, s’est délocalisée en Australie. Ces stars sont accueillies à bras ouverts, mais évidemment, cela crée un deux poids deux mesures qui est très mal vécu chez ceux qui voudraient tout simplement revoir leur famille.

Mais le gouvernement envisage-t-il de rouvrir les frontières prochainement. Il  n’y a pas de date précise qui a été annoncée. En revanche, le Premier ministre Scott Morrison, a présenté il y a quelques semaines un plan de sortie de pandémie, selon lequel quand au moins 80% de la population adulte sera vaccinée contre le coronavirus, les frontières rouvriront. Actuellement, en termes de vaccination, on est à environ 37% de la population qui a reçu les deux doses. C’est peu mais la campagne avance désormais très vite, et ce seuil de 80%, si le rythme actuel est maintenu, pourrait être franchi à la mi-novembre.

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