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Reportage
"Même pendant le Covid, il y avait plus de monde" : à Bethléem, le tourisme religieux à l'arrêt depuis la résurgence de la guerre entre le Hamas et Israël
En Cisjordanie occupée, la ville de Bethléem, où se trouve l'église de la Nativité, s'est retrouvée bouclée par l'armée israélienne dès l'après-midi du samedi 7 octobre, lorsqu'Israël a décidé de riposter aux attaques du Hamas menées quelques heures plus tôt. Il est impossible d'en sortir pour les travailleurs palestiniens mais aussi d'y entrer pour les groupes de pèlerins. Depuis que cette guerre a éclaté, le tourisme est en berne en Terre sainte, et notamment le tourisme religieux.
Attirés par les villes de Jérusalem et de Bethléem, trois millions de personnes se sont rendues en Israël au cours des neuf premiers mois de l’année selon le Bureau central des statistiques d'Israël. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté. À Bethléem, les guides se retrouvent donc au chômage. "Je n'ai jamais vu ça. Ici, au niveau de l'église de la Nativité, en général, c'est quatre à cinq heures d'attente. Là, je suis en train de réaliser qu'il n'y a personne. Même pendant le "coronavirus", il y avait plus de monde", décrit Frédéric, guide.
Sur les devantures des boutiques, il y a partout des pancartes indiquant "fermé". C'est le cas aussi de beaucoup d'hôtels et de restaurants alors que pour les commerçants de la ville, ce devait être la haute saison.
"Le business ? Il n'y a pas de business, zéro"
Antonio, propriétaire d'un magasin à la sortie de Bethléemà franceinfo
À la sortie de Bethléem, Antonio tient un magasin de souvenirs . Il y vend des chapelets, des assiettes, des photos du Pape et toutes sortes d'objets religieux. À défaut d'accueillir des clients, il fait actuellement quelques travaux de rénovation. "Il n'y a pas de touristes. Bethléem dépend à 95 % des pèlerins et du tourisme. Ça fait de gros dégâts. On perd des millions de dollars", estime ce commerçant.
À côté de la mosquée d'Omar, Sayed a une agence de voyage en temps normal : "Nous nous attendions à ce que des centaines de milliers de personnes visitent la Terre sainte. Mais un jour, nous nous sommes réveillés avec une mauvaise nouvelle : c'est la guerre. Le prix à payer est trop élevé maintenant des deux côtés". Ce mois-ci, Sayed devait s'occuper de 20 groupes de pèlerins d'Europe de l'Est, notamment de Roumanie, de Pologne, mais aussi des États-Unis. Tous ont annulé après le 7 octobre.
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