Dans l'Allier, un projet de mine de lithium suscite des interrogations et des oppositions

Le projet, qui serait la première mine de ce minerai en France, inquiète certains habitants, préoccupés par l'impact sur l'environnement.
Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Le projet prévoit de construire la mine sous la carrière des kaolins de Beauvoir, située sur la commune d'Échassières, dans l'Allier. (LAURIANE DELANOË / RADIO FRANCE)

Sur le site de la carrière des kaolins de Beauvoir, à Échassières, dans l'Allier, la roche blanche est éclatante. Si le projet est validé, c'est là que doit être creusée la première mine de lithium en France, métal utilisé dans les batteries des véhicules électriques. C'est un élément indispensable pour le remplacement des voitures diesel ou essence et donc pour la transition énergétique. Mais ce projet suscite des interrogations et des oppositions. Un débat public vient de s'ouvrir et doit durer jusqu'à début juillet.

Le site sera exploité par le géant mondial Imerys, qui prévoit d'extraire 34 000 tonnes de lithium par an, à partir de 2028. De quoi fabriquer chaque année les batteries de 700 000 voitures électriques. De quoi, aussi, assurer l'indépendance de la France dans cette transition, éviter les importations depuis l'Australie, l'Amérique du Sud et la Chine et respecter "les standards français et européens sur la consommation en eau, sur la gestion des résidus miniers, sur l'utilisation de produits chimiques, explique Alan Parte, le vice-président des projets Lithium d'Imerys.

Des habitants s'inquiètent de l'impact de l'exploitation de la mine sur l'environnement. (LAURIANE DELANOË / RADIO FRANCE)

Mais dans ce territoire au fort passé minier, des habitants redoutent l'artificialisation des sols, les conséquences sur la forêt voisine ou des pollutions des sources du massif.

Au-delà de ces interrogations locales, ce sont deux visions de l'écologie qui s'opposent, avec d'un côté, la promesse d'Imerys d'une mine "responsable" et nécessaire pour remplacer les véhicules thermiques et de l'autre, les opposants qui dénoncent le modèle même de la transition, pour faire rouler des grosses voitures électriques. "C'est un projet qui est absolument symptomatique de ce qu'il ne faut pas faire parce que toutes ces nouvelles voitures, il va falloir les construire, il va falloir plus de métaux, plus d'acier, plus de verre, plus de plastique, plus d'informatique", relève Thierry, membre de l'association Préservons la forêt des Colettes. Son association est contre les mines à Echassières, et partout ailleurs.

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