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Un homme passé à tabac par des policiers : Emmanuel Macron "plus que choqué", selon son entourage

La parution d'une nouvelle vidéo de violences policières embarrasse l'exécutif, à tel point qu'on se demande autour d'Emmanuel Macron s'il ne devrait pas prendre la parole.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron à l'Elysée, le 17 novembre 2020. (GUILLAUME GEORGES / MAXPPP)

Emmanuel Macron a été "plus que choqué" par la vidéo de Loopsider montrant le passage à tabac d’un homme noir par des policiers à Paris, c'est ce que confie son entourage à franceinfo, vendredi 27 novembre.

Jusqu'à jeudi matin était sur la table, sans être confirmée, une prise de parole d'Emmanuel Macron dans un média en ligne, pour s'adresser aux plus jeunes, qui ne regardent pas les journaux de 20 heures sur la crise sanitaire. Plusieurs ministres alertaient ces derniers jours sur la détresse psychologique d'une partie de la jeunesse, qui vit mal ce deuxième confinement, qui s'inquiète pour son avenir. Et puis il y a eu cette vidéo, diffusée par le site d'information Loopsider.

Cette vidéo a révulsé les proches du chef de l'État. "Ça me rend dingue", a confié l'un d'eux, très secoué. De nombreux messages sont remontés jeudi à l’Élysée, tout au long de la journée, et jusqu'au dîner qui s'est tenu autour du chef de l'État. Des élus déjà secoués par l'évacuation musclée d’un camp de migrants lundi à Paris ont fait part de leur indignation. "Tout cela crée un climat délétère", pour un député, qui souhaitait "une parole présidentielle, à un moment, pour apaiser, dire ce qu’est l’autorité, la République". Un autre suggère une interview à un média en ligne mais pour l'instant, à l'Élysée, rien n'est décidé.

Ne pas réagir sous le coup de l'émotion

Un communicant de la majorité résume le dilemme. D'un côté, c'est au gouvernement de remettre de l’ordre avec sa police, donc le président ne s'en mêle pas. De l'autre, calmer les esprits est essentiel alors que monte le débat sur les privations de liberté. Il faut aussi respecter l'enquête en cours.

Un conseiller plaide pour ne pas réagir sous le coup de l’émotion, tout en étant ferme sur la sanction face à des actes répréhensibles. Le même précise qu'évidemment, "si le président rencontre les médias et qu'une question lui est posée, il y répondra". En veillant à "ne pas relâcher les syndicats de police dans la nature", met en garde un ministre. Beaucoup rappellent que Christophe Castaner a quitté le ministère de l'Intérieur en juillet, sur fond de crise avec les forces de l’ordre, après des déclarations sur les violences dans la police. "La bonne entente avec les syndicats n’exclut pas la fermeté et l'intransigeance sur des faits de violence, répond un marcheur. Ou alors c'est qu'on a perdu le contrôle sur la police républicaine."

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