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Le rapport parlementaire sur le glyphosate donne déjà des sueurs froides à la majorité

Ce pesticide devait être totalement interdit selon une promesse d'Emmanuel Macron pendant sa campagne. Le président a depuis renoncé à cet objectif, ce qui ne plait pas à certains députés En Marche.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un agriculteur répand du glyphosate sur ses cultures (illustration). (FRANKHOERMANN/SVEN SIMON / SVEN SIMON)

Le texte sera scruté de près : un rapport parlementaire sur le glyphosate doit être remis à l’automne, il doit dire quelles alternatives existent à ce jour pour les agriculteurs qui décideraient de se passer du glyphosate. Le glyphosate, c’est cet herbicide dont Emmanuel Macron voulait interdire l'usage d’ici 2021. Le président de la République l'avait annoncé en début de mandat. Mais depuis, il a reconnu que "l’objectif n’est pas tenable", puis précisé au dernier Salon de l’agriculture que la sortie du glyphosate sera maintenue seulement s'il existait des alternatives crédibles à ce pesticide.

D’où l’importance du rapport qui doit préciser ces alternatives. Mais avant même la reprise des auditions mardi 15 septembre à l’Assemblée, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a prévenu : "On va avoir des interdictions de glyphosate sur certaines utilisations dès début 2021. Et ce que je constate, c'est qu'on va en interdire plus de la moitié à la rentrée. Mais ce n'est pas suffisant, il faut qu'on continue à travailler." Plus de la moitié des utilisations interdites l’année prochaine, donc, certains au sein du groupe majoritaire l'interprètent comme une façon de préparer les esprits avant les conclusions du rapport : l'objectif ne sera pas tenu.

Divisions dans la majorité

Beaucoup de députés marcheurs craignent qu’avant les élections régionales, une telle décision ne soit "politiquement porteuse ni auprès des agriculteurs, ni auprès des écologistes." Un député s’inquiète des effets, dans la même séquence, "d’un recul sur le glyphosate et de la réintroduction des néonicotinoïdes", autre produit agricole censé être interdit mais qui, finalement, va être de nouveau autorisé. “Quand ce n’est pas simple, ce n’est pas compris", peste un marcheur. Le malaise est en tout cas pris très au sérieux par l’exécutif, puisque deux ministres se déplacent lundi 14 septembre pour un exercice de pédagogie devant les députés En Marche : celui de l’Agriculture, Julien Denormandie, et celle de la Transition écologique, Barbara Pompili.

 

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