Réunion des dirigeants de gauche : un cessez-le-feu de façade mais toujours autant de désaccords
Dix jours après une première rencontre, les invectives ont cessé mais les différentes formations politiques n'ont toujours pas trouvé d'accord.
La réunion des gauches il y a dix jours a conclu à un cessez-le-feu entre formations politiques mais il s’agit en fait d’un cessez-le-feu de façade. Si l'on entend beaucoup moins d’invectives par plateaux ou tweets interposés, en coulisses, les tensions sont toujours aussi vives et les critiques toujours si affûtées. Deux sujets cristallisent les désaccords avant la présidentielle : le participation de Jean-Luc Mélenchon aux futures discussions et l’organisation ou non d’une primaire élargie à toute la gauche, comme en 2017.
Le sort de Jean-Luc Mélenchon brouille les discussions
Une partie des écologistes plaide pour que l’avenir de la gauche se discute avec tous les partis de gauche : les Verts, le Parti Socialiste et la France insoumise. "On peut pas aller à la Coupe du monde avec la moitié de l’équipe de France", glisse dans une métaphore l'écologiste Sandrine Rousseau. Cependant, les socialistes, eux, n’ont aucune envie de courir après Jean-Luc Mélenchon. "Le bloc écologiste et socialiste se parle plus facilement", plaide un grand élu PS.
"Avançons avec ceux qui veulent travailler ensemble, sans attendre le dernier de la classe", estime le Premier secrétaire Olivier Faure. Et dans son esprit, le dernier de la classe c'est autant Jean-Luc Mélenchon que ceux chez Europe Ecologie qui ne veulent pas de discussion sans les Insoumis. En fait, le PS pense pouvoir "tordre le bras" à Mélenchon à coups de sondage : "16% au premier tour en cas d’union - en additionnant les scores hypothétiques d’un Yannick Jadot et d’une Anne Hidalgo -, ça le poussera à se retirer pour ne pas être celui qui fait perdre la gauche", plaide Olivier Faure, en privé. Pari jugé hasardeux, y compris en interne.
L’idée d’une super primaire de la gauche ne fait pas l’unanimité
L'idée est portée par des écologistes : chaque mouvement désigne son champion, et ensuite, une primaire des primaires viendra les départager. Chez les socialistes, l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem n’est pas contre, mais Olivier Faure juge l’idée "un peu baroque". La maire de Paris, Anne Hidalgo, elle, ne veut pas en entendre parler.
Sans compter que les communistes, avec leur candidat Fabien Roussel, jure d’aller jusqu’au bout, rejetant tout ce qui peut être organisé d’ici le premier tour de la présidentielle. Tout ça pour dire que parmi les participants de la réunion du 17 avril, ils sont un certain nombre à douter qu’une telle réunion puisse se tenir à nouveau. Officiellement, tout ce beau monde doit se retrouver fin mai pour un nouveau round de discussion.
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