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Résultats présidentielle 2022 : après la claque infligée à Valérie Pécresse, pour certains LR, le "parti est mort"

Derrière l’unité de façade affichée au lendemain du premier tour chez Les Républicains, le parti vit peut-être ses dernières heures.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Valérie Pécresse, candidate LR au premier tour de la présidentielle, lors d'un discours à Paris, le 10 avril 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)

Jamais Les Républicains n’ont paru aussi proches de la disparition. Disons-le en prenant des précautions d'usage, mais au sein même de LR, certains sont beaucoup plus catégoriques. “Le parti est mort”, confie ainsi un conseiller influent, plutôt classé chez les centristes ou les modérés. Un tenant de l’aile dure, cadre dirigeant, abonde : “Hier, on a vécu la fin de l’UMP et de LR”. "Le parti est désormais une coquille vide”, complète une élue sarkozyste.

Et c’est à peu près le seul point sur lequel tout le monde s’accorde. Car ces propos, ces confidences ne sont pas que l’expression de la déception provoquée par le score de Valérie Pécresse. Ils ne sont pas qu’une manifestation du choc vécu dimanche soir. Le malaise est bien plus profond, et la journée de lundi l’illustre à merveille, avec une série de réunions pour se mettre d’accord sur une stratégie d'entre-deux tours.

Unité... et  désunion

La journée a ainsi commencé par des réunions stratégiques des Républicains, au cours de laquelle la ligne de Laurent Wauquiez s’impose : aucune voix pour Marine Le Pen, pas d’appel non plus à voter pour Emmanuel Macron pour “ne pas jouer les supplétifs d’un des deux finalistes". Et puis, un cap : l’unité à tout prix, pour "ne pas ajouter la division à l’échec." La motion est adoptée et largement par le bureau politique, avec une dizaine d’abstentions seulement sur la centaine de votants. Et ensuite ? Chacun a fait ce qu’il a voulu. Illustration en fin d’après-midi, après une énième réunion, cette fois, des parlementaires de droite. 

À la sortie de la réunion, deux prises de parole d’éminents sénateurs. Gérard Larcher, président du Palais du Luxembourg, fait savoir qu’il votera Emmanuel Macron le 24 avril et que ce n’est pas un ralliement. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat : "Je voterai donc blanc car la droite n’est pas soluble dans le macronisme." Et explosion de colère d’un dirigeant : "À quoi ça rime de dire le matin ‘unité, unité’ si en sortant chacun se remet à tirer dans tous les sens ?

Que va-t-il se passer maintenant ?

Deux craintes sont exprimées à droite. La première : une initiative de députés, pourquoi pas dans le sillage de Nicolas Sarkozy, qui appellent à soutenir Emmanuel Macron. "Ca peut aller très vite derrière en matière de décomposition", explique un LR. La deuxième crainte : "Un idiot qui annonce que lui va voter pour Marine Le Pen". "Il y en a toujours un chez nous qui se croit plus malin que les autres", ironise un cadre. Dans tous les cas, la clarification n’attendra pas le congrès de septembre, m’assurent plusieurs voix à droite.

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