Remaniement : un changement de Premier ministre très attendu par la majorité dans la perspective des élections européennes

Le nouveau Premier ministre sera connu mardi dans la matinée. Le remplacement d'Élisabeth Borne est jugé nécessaire, au sein de la majorité, afin de donner une nouvelle dynamique alors que les sondages pour les européennes ne sont pas favorables au parti présidentiel.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La Première mininistre Elisabeth Borne et le président de la République Emmanuel Macron assistent à une cérémonie, au mémorial du Mont-Valérien à Suresnes, marquant le 83e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940, le 18 juin 2023. (MOHAMMED BADRA / POOL)

À cinq mois jour pour jour des élections européennes qui se dérouleront le 9 juin, il y aura, mardi 9 janvier, un nouveau chef de la majorité. Cela fait des semaines qu'en macronie beaucoup martelaient qu'ils ne pouvaient pas partir à la bataille avec Élisabeth Borne à Matignon, abîmée par les 23 49.3, puis par le vote dans la douleur de la loi immigration. Il devenait impératif de "se redonner de la force" selon des cadres, alors que les sondages sont inquiétants pour la majorité présidentielle : 10 points de retard sur le RN de Jordan Bardella.

Le changement de Premier ministre est perçu comme un moyen de redonner du souffle. Une députée mise sur "l'électrochoc" provoqué par une nouvelle tête. Plusieurs noms circulent encore pour Matignon, l'ancien ministre de l'agriculture Julien Denormandie, le ministre des armées Sébastien Lecornu, mais il y en a un qui apparaît comme le meilleur remède face au RN : Gabriel Attal, l'actuel ministre de l'Éducation nationale. Un cadre le dit sans détour : "c'est le seul à être dans une dynamique, il est le jeune qui monte, populaire, identifié par les Français". Un autre abonde : "ça peut être une locomotive, Attal pourrait ringardiser Bardella dans le duel à distance !"

Jouer la complémentarité

Le duel avec Jordan Bardella est, sur le papier, dévolu à la tête de liste. Le favori c'est Stéphane Séjourné, patron de Renaissance et du groupe Renew au parlement européen. Beaucoup considèrent qu'il a le profil idéal pour batailler avec le RN sur le fond, car il est aux premières loges pour voir comment le Rassemblement national agit et vote à Bruxelles, mais ils sont nombreux à admettre que Stéphane Séjourné n'est pas une figure médiatique. C'est vrai qu'il est peu connu du grand public. Alors, histoire de jouer la complémentarité, un Premier ministre capable d'entraîner et de cogner serait le bienvenu. Un proche d'Emmanuel Macron redoutait en effet le tandem "Borne à Matignon - Séjourné aux européennes". Élisabeth Borne est sortie de l'équation, reste à savoir qui sera au final le "Premier ministre de campagne".

Il faudra encore plus patienter pour que Stéphane Séjourné, ou une surprise qui sait car avec Emmanuel Macron on n'est jamais sûrs de rien, se lance dans la campagne. Pas de désignation avant fin janvier, voire début février. Le plus urgent en ce moment, c'est d'avoir un gouvernement

 

Aucun ministre pour la formation de directeurs d'administration au numérique 

Stanislas Guerini et Jean-Noël Barrot, les ministres de la fonction publique et du numérique, devaient former mardi matin une centaine de directeurs d'administrations au numérique. La formation aura bien lieu, mais sans les ministres, démission du gouvernement oblige. Ils voulaient en profiter pour passer une petite annonce : le service public recrute !  Il y a 4100 postes à pourvoir pour des experts de l'intelligence artificielle, data scientists et autres chefs de projets numériques. La petite annonce reste valable. C'est la continuité de l'État.

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