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Présidentielle : face à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, la gauche parie sur le vote utile

Les deux mots "vote utile" reviennent autour de Yannick Jadot et Anne Hidalgo. Et expliquent pourquoi la candidature de Jean-Luc Mélenchon n'inquiète aucun des deux camps.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Jean-Luc Mélenchon, le 10 novembre 2020, à l'Assemblée nationale. (THOMAS COEX / AFP)

"Mélenchon va s’écrouler parce qu’il ne peut pas être le vote utile", pour un élu proche de l’écologiste Yannick Jadot. "Le vote utile à gauche, c’est quelqu’un qui rassure", complète un partisan de la maire socialiste de la capitale, Anne Hidalgo. D’un côté comme de l’autre, le pari qui est fait, c’est que les électeurs auront à cœur de déjouer le duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. D’où le besoin d’une candidature alternative, qui ne peut être incarnée par Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise, jugé trop clivant, trop anxiogène. "D’ici 2022, un sondage dira forcément que Marine Le Pen peut gagner la présidentielle, prédit un stratège socialiste. C’est là que se réactivera le réflexe de vote utile." Pour lui, la gauche ira alors chercher Anne Hidalgo.

Illusion d'optique

Même analyse autour de Yannick Jadot, où on espère en revanche que le rassemblement se fera autour de l’eurodéputé écologiste. "Si on arrive à s’allier avec le PS derrière Jadot, on sera troisième, explique un proche du candidat. Jean-Luc Mélenchon devra nous rejoindre.D’autant que chez les Verts, on considère que le score de La France insoumise en 2017 est une illusion d’optique. "Malgré ses 19,5% au premier tour, Mélenchon arrive quatrième, rappelle un dirigeant. Le plus mauvais classement d’un candidat de gauche depuis le début du scrutin universel.Donc pas question de faire la cour au député de Marseille. "Courir après, c’est le faire monter, et se couper du vote des déçus de Macron", balaie un élu. À ce stade, la stratégie reste de trouver un accord entre socialistes, écologistes et communistes.

Les trois partis se parlent et se voient toutes les semaines. D’abord pour discuter des élections régionales et départementales, prévues en mars 2021, mais sans doute décalées à juin. "En théorisant qu’il fallait enjamber les élections intermédiaires pour se consacrer à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon se crée une difficulté supplémentaire", juge un dirigeant des Verts. "Où trouver ensuite les 500 signatures d’élus pour valider son dossier de candidature ?", s'interroge le même, qui pronostique que cette quête de signatures sera encore plus éprouvante en 2022 qu'elle ne le fut en 2017.

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