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Présidentielle 2022 : la gauche radicale prépare le "troisième tour social"

Philippe Poutou, candidat à la présidentielle, prépare le rendez-vous "dans la rue, quels que soient les résultats de la présidentielle".

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Philippe Poutou, candidat du NPA à l'élection présidentielle, et Nicolas Besancenot à Paris lors d'un meeting le 2 avril 2022 (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste l’avait annoncé il y a dix jours sur franceinfo : "La révolution dans la rue" en cas de victoire d’Emmanuel Macron, mais aussi de "la droite, l’extrême droite, les ultra-libéraux, les racistes ou les fascistes."

Ses soutiens le confirment : ce n’était pas qu’un propos d’estrade ou de plateau. "L’appel lancé, explique Olivier Besancenot, soutien de Philippe Poutou, c’est pour se préparer, être réactif, et soudés." Lui va encore plus loin que son candidat : il faut "être dans les starting blocks quel que soit le scénario", y compris  dans l’éventualité d’une victoire – qu’aucun sondage ne prédit pour l’heure – d’un Jean-Luc Mélenchon, avec l’installation "d’un gouvernement de gauche". "Il faut être prêt à de grandes mobilisations et des grandes grèves", explique l’entourage de Philippe Poutou. Et pas seulement pour s’opposer à des réformes éventuelles, sur la retraite par exemple.

La question centrale des salaires

La gauche radicale croit en la possibilité d'obtenir des avancées sociales "en positif", pour reprendre l’expression d’Olivier Besancenot, qui juge par exemple que la question des salaires sera centrale. "Pour la première fois depuis longtemps, dit-il, j’entends un discours partagé sur l’augmentation des salaires." C’est vrai que tous les candidats proposent d’augmenter le net mensuel, avec des mécanismes certes différents selon la couleur politique.

Le NPA y voit le signe d’une "hégémonie culturelle à la Gramsci", du nom de cet intellectuel marxiste italien du XIXe siècle qui avait théorisé l’idée que les conquêtes intellectuelles précédent les victoires politiques. Les soutiens de Poutou expliquent que "cette lutte pour les salaires a une portée offensive importante". Qu’elle peut permettre de reconstruire le mouvement social, qui est en crise lui aussi dans ses différentes composantes : politique, partisane, syndicale…

Il faut pour cela "politiser l’enjeu, explique Besancenot, autour de la répartition de la richesse et du partage des profits". Et c’est pour ça qu’y compris en cas de victoire de la gauche, le NPA considère qu’il faut maintenir une pression par la base.

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