Présidentielle 2022 : chez Les Républicains, l'obsession du "jour d'après"
Alors que le congrès des Républicains entre dans sa dernière ligne droite, le parti ne veut pas de loupé d’ici au 4 décembre, date de désignation du candidat... et pas davantage après.
Il y a l’horizon immédiat. Mardi 2 novembre après 18 heures, il sera trop tard pour déposer ses parrainages d'élus au siège des Républicains. Il faut 250 formulaires signés par des élus pour pouvoir concourir au Congrès de décembre - pas plus de 50 par département - pour avoir droit à un siège à la table des prétendants, et être convié aux quatre débats organisés en novembre pour départager les candidats à la candidature.
Puis viendra le temps du vote. Le premier tour est organisé les 1er et 2 décembre. Suivi immédiatement d'un second, les 3 et 4 décembre, si personne n'obtient plus de 50% des voix du premier coup. Ainsi, le 4 décembre au plus tard, le nom du candidat unique de la droite sera enfin connu....
Sauf que cette date n'est pas une fin en soi. Car après le Congrès, il restera encore plus de quatre mois et demi de campagne avant la présidentielle, la vraie. L’horizon plus lointain, c'est donc "le jour d'après", comprendre : après la désignation du candidat LR.
Le contre-exemple Fillon
De l’avis de tous, cette séquence avait été très mal gérée il y a cinq ans, lorsque François Fillon avait remporté la primaire. Lequel n’avait pas su rassembler, pas assez ouvert les bras à ses concurrents, préférant se recroqueviller sur sa garde rapprochée. La droite avait commencé la présidentielle dans un climat de méfiance, voire de haine. Et avant même la survenue des affaires, la campagne Fillon avait déjà du plomb dans l’aile.
C’est ce que Les Républicains veulent éviter cette fois. Un grand raout sera donc organisé le 11 décembre, une semaine après le Congrès, pour prendre la traditionnelle photo de famille et mettre en scène la poignée de main, et tous les autres marqueurs d’unité.
Michel Barnier a un autre calendrier en tête. Le candidat à la candidature demande à chaque élu LR qu’il rencontre de noter à son agenda "la réunion du 5 décembre". Il l’a dit à des proches de Nicolas Sarkozy, il l’a dit aux sénateurs qu’il voyait la semaine dernière : "Je vous réunirai tous au lendemain du Congrès". Convaincu de sa victoire, l'ancien commissaire européen a une autre astuce : "Ne pas entrer dans le détail des propositions et laisser des espaces vacants dans (son) programme pour faire la synthèse". C'est-à-dire pour inclure certaines propositions de ses concurrents au lendemain du Congrès. Et faciliter là aussi le rassemblement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.