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L’heure des explications entre Gérald Darmanin et l'Église de France

Le ministre de l'Intérieur et des Cultes reçoit ce mardi après-midi Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort. C'est la première rencontre entre les deux hommes depuis le tollé provoqué par les propos du président de la Conférence des évêques de France. 

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mgr de Moulins-Beaufort (à gauche) en compagnie du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Reims (Marne) le 26 juillet 2020 (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Au lendemain de la publication du rapport Sauvé sur les violences sexuelles dans l’Eglise catholique, Éric de Moulins-Beaufort a suscité un tollé en déclarant sur franceinfo : "Le secret de la confession s'impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République"

Le lendemain, en Conseil des ministres, Emmanuel Macron demandait à Gérald Darmanin de rencontrer Mgr Moulins-Beaufort, pour "montrer que le gouvernement ne laisse pas passer cette formule." Car le ministre de l’Intérieur est aussi ministre des Cultes.

La rencontre a lieu ce mardi, à 14h. L'échange, en comité restreint, "un tête-à-tête sans doute, un accompagnant tout au plus pour chacun", ne donnera lieu à aucune prise de parole à l’issue. Nul ne saura pas, en tout cas pas tout de suite, quelle aura été la teneur des discussions. La Conférence des évêques de France juge que “l’heure est à l’apaisement”, Gérald Darmanin aussi. Halte aux interpellations par médias interposés… La CEF publiera juste un communiqué de presse dans la soirée.

La discussion ne se résumera pas au secret de la confession

Le cœur de la conversation, ce seront les 45 propositions du rapport Sauvé, qui invitent l’institution écclesiastique à se réformer, profondément, notamment pour accorder plus d’écoute aux victimes. "Quel travail va entreprendre l'Église ? Que va-t-il se passer maintenant chez vous ?" Voilà les questions que Gérald Darmanin va poser cet après-midi... tout en s’astreignant au strict respect de la laïcité, et de la séparation entre l’Eglise et l’Etat. Le ministre ne peut en effet s’immiscer dans l’organisation des religions. En revanche, il est responsable de la relation entre l’Etat et les religions. Sa position sera donc : "Le nombre de victimes, plusieurs centaines de milliers dont 216 000 mineurs, en fait un sujet pour l’ensemble de la société." Donc pour l'État.

"L’Etat peut donc proposer son aide pour accompagner, si besoin" l'Église dans sa réforme. Le sujet des violences sexuelles sur mineurs n’en restera pas là parce que l’exécutif a un autre levier d’action. Une autre commission indépendante, la Civiise, installée en mars dernier, entame à compter du 20 octobre un tour de France, pour aller à la rencontre des victimes, des juges, des médecins, des services sociaux… La Civiise rendra ses premières recommandations avant le printemps. 

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