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Législatives : pour les partis politiques, la délicate sélection des candidats

Il reste deux jours pour les candidats aux législatives pour déposer leur dossier en préfecture. Dans les états-majors des partis, on tente de scruter les profils pour éviter les couacs, mais le risque d’une candidature explosive reste redoutée.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dans un bureau de vote à Toulouse (Haute-Garonne) lors du premier tour des élections législatives le 11 juin 2017. Illustration (XAVIER DE FENOYL / MAXPPP)

C’est la hantise au sein de toutes les organisations politiques : découvrir tardivement qu’un profil politiquement dangereux s’est glissé dans la liste des candidats pour une élection. L'actualité récente nous en a offert quelques exemples, le plus retentissant étant l’insoumis Taha Bouhafs à Vénissieux, dont les condamnations pour injure publique ont refait surface avant qu’il ne soit balayé par des accusations de violences sexuelles.

Mais tous les partis sont confrontés à ces risques, car si exiger un extrait du casier judiciaire permet normalement de faire un premier tri, les potentielles polémiques sont souvent plus complexes à débusquer. Parmi les candidats connus et reconnus par les instances locales des partis, les mauvaises surprises sont rares. Mais pour les autres, les nouvelles recrues, les partis scannent eux-mêmes leur candidat "à la main". Dans certains partis, des cellules de bénévoles passent en revue les tweets, les comptes Facebook, les photos qui traînent sur internet, la presse, les forums… "Il faut tenter de repérer les signaux faibles qui peuvent mener à une controverse", explique un spécialiste de la question.

"On s'attend à des problèmes"

Pour les législatives ou les municipales, des polémiques connues localement réapparaissent souvent quand les candidats se retrouvent dans la lumière. Au parti Reconquête, chez Zemmour, ils ont eu 1 400 prétendants et n'en ont gardé que 550. "Ce screening nous a permis d’écarter du monde", nous expliquait récemment un cadre, tout en précisant : "On s’attend tout de même à des problèmes". Et effectivement : dimanche 15 mai, le JDD a publié un article pointant des candidats Reconquête ayant tenu sur les réseaux sociaux des propos sulfureux, antivax et islamophobes. Un candidat avait même été condamné pour des propos racistes à l’encontre d’un footballeur. Ces faits étaient passés entre les mailles du filet du scan Reconquête.

C'est très compliqué de passer en revue des milliers de dossiers pour n’en garder que 577. Certains candidats ont parfois des comptes Facebook "cachés". Pour mener ces enquêtes, les partis manquent de moyens : c’est pour cela qu’aucune offre professionnelle n’existe. Aucune société du secteur de la data politique n’a développé ce marché. Les agences spécialisées côté marketing répondent que cela coûterait au moins 1 000 euros par profil, des coûts impossibles à supporter pour une campagne politique.

Enfin, il y a des cas où les polémiques sont politiquement assumées. Par exemple à La République en Marche : Jérôme Peyrat, investi en Dordogne mais déjà condamné pour violence conjugale sur son ex-compagne. Même souci pour ceux qui ne sont pas encore jugés, comme le conseiller du président Thierry Solère, mis en examen pour 13 chefs d’accusation… Soupire d’une "petite main" LREM : "On aurait quand même pu s’éviter ça."

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