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Le député LREM Thierry Solère mis en examen pour cinq nouvelles infractions

Il était déjà mis en examen depuis 2019 pour huit chefs dont "fraude fiscale", "emploi fictif" et "financement illicite de dépenses électorales". Cette fois, les soupçons portent notamment sur des frais de mandat ou un possible "trafic d'influence passif".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le député LREM Thierry Solère à l'Elysée, le 25 juin 2021. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS VIA AFP)

Nouvelles poursuites pour Thierry Solère. Le député LREM des Hauts-de-Seine et conseiller d'Emmanuel Macron a été mis en examen lundi pour cinq nouvelles infractions, a appris l'AFP auprès du parquet de Nanterre, jeudi 3 février. L'élu est soupçonné notamment d'avoir utilisé à des fins personnelles une partie de ses frais de mandat, entre 2012 et 2019.

Thierry Solère a été mis en examen pour "détournement de fonds publics", "trafic d'influence passif" et pour manquements aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), après avoir été entendu par deux juges d'instruction les 28 et 31 janvier. Ces mises en examen s'inscrivent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à Nanterre en 2019, dans laquelle Thierry Solère était déjà mis en examen pour huit chefs, dont "fraude fiscale", "emploi fictif" et "financement illicite de dépenses électorales".

Ses avocats Jean Reinhart, Mathias Chichportich et Marion Lambert-Barret ont qualifié ces "nouvelles accusations" de "tout aussi infondées" que les premières, et affirmé que leur client était "innocent de toute infraction".

Soupçons notamment sur les fraits de mandats

A l'issue de son interrogatoire, Thierry Solère a d'abord été mis en examen pour détournement de ses frais de mandat. Jusqu'à récemment, l'utilisation de cette enveloppe, destinée à couvrir la location d'une permanence électorale, ses déplacements ou sa correspondance n'était pas contrôlée et s'inscrivait en pleine zone grise, permettant à certains élus d'en retirer un revenu complémentaire. Comme une dizaine d'autres parlementaires, Thierry Solère avait été signalé à la justice en décembre 2019 par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Lundi, l'élu a aussi été mis en examen pour "détournement de fonds publics" pour avoir employé sa belle-mère comme collaboratrice à l'Assemblée nationale entre 2016 et 2017. En revanche, pour l'emploi de son épouse comme collaboratrice parlementaire entre 2012 et 2017, il a été placé sous le statut de témoin assisté, moins incriminant que celui de mis en examen. Thierry Solère, actuel conseiller politique du président, a également été mis en examen pour "trafic d'influence passif", soupçonné d'avoir "usé de son influence en vue de faire obtenir des marchés" à des sociétés immobilières entre 2007 et 2017 et à une société de conseil entre 2011 et 2012.

Les enquêteurs s'intéressent aussi à ses déclarations à l'HATVP en 2014, le soupçonnant d'avoir omis de déclarer "une partie substantielle de ses intérêts, notamment au titre de ses activités de consultant dans la période précédant son élection", ou d'avoir "minoré certains revenus dans sa déclaration de situation patrimoniale", a précisé le parquet. Ce dossier remonte à 2016, quand une plainte de Bercy avait été déposée pour "fraude fiscale", menant à l'ouverture d'une enquête préliminaire. Thierry Solère était alors porte-parole du candidat LR à la présidentielle François Fillon.

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