Législatives 2022 : qui pour remplacer les hommes de confiance de Macron au Palais-Bourbon ?
Une nouvelle Assemblée nationale induit une nouvelle répartition des postes. Cela se joue cette semaine et c'est particulièrement compliqué pour les troupes d'Emmanuel Macron.
Les premiers postes à pourvoir sont les présidences de groupe. C'est un rôle important : le président de groupe manage ses députés en répartissant le travail entre eux. Il est aussi le visage, dans les médias, de sa famille politique.
Dans la nouvelle Assemblée, il y a des évidences : Marine Le Pen à la tête du groupe Rassemblement national ; Mathilde Panot chez les Insoumis qui a même commencé les consultations pour recruter des collaborateurs ; sans doute Valérie Rabault reconduite à la présidence du groupe socialiste.
Et puis il y a les partis pour qui c’est moins évident, à commencer par Les Républicains, et leur soixantaine d’élus. Le président de groupe lors du précédent mandat, Damien Abad, a rejoint Emmanuel Macron. Le poste est donc à pourvoir, et voilà que pointe le spectre d’une bataille entre générations à droite. Les jeunes élus – les moins de 40 ans – échangent depuis quelques jours, certains se sont vus hier soir, pour présenter un candidat issu de cette nouvelle génération. Trois noms en lice à ce stade, trois députés réélus : Aurélien Pradié, Julien Dive, Pierre-Henri Dumont. Des noms circulent aussi chez les aînés : Michèle Tabarot, Olivier Marleix… "S’ils ne comprennent pas le message, on créera notre truc à côté", menace un jeune. L’élection a lieu mercredi matin.
Casse-tête chez les macronistes
Là où c’est encore plus compliqué, c’est autour d’Emmanuel Macron. Ses trois hommes de confiance ont été envoyés au tapis : les présidents de groupe En Marche et MoDem, Christophe Castaner et Patrick Mignola, et le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand. Les remplacer tient du casse-tête car ces trois personnes étaient indispensables au dispositif politique d’Emmanuel Macron : ils étaient tout simplement sa vigie au Palais-Bourbon, ceux qui empêchaient que cela dérape.
Au MoDem, ça peut aller vite, ce sera un député "expérimenté" et "adoubé" par François Bayrou. Le nom de Jean-Paul Mattei, député des Pyrénées-Atlantiques, revient avec insistance. Pour En Marche, la tâche s'annonce bien plus difficile. Dans les couloirs de l'Assemblée, plusieurs noms circulent : ceux d'Aurore Bergé et de Marie Lebec, déjà vice-présidentes sous Christophe Castaner ; celui de Roland Lescure, ex-président de la commission des Affaires économiques ; celui aussi d'Olivier Véran, l'ancien ministre de la Santé et actuel ministre des Relations avec le Parlement.
Le hic : pas un n'est officiellement candidat, à en croire les entourages, et en coulisses, certains confient préférer la présidence de l'Assemblée nationale à celle du groupe Renaissance. Pourquoi ? Parce que ce dernier poste ne fait plus rêver. "Tout le monde sait que c’est l’enfer de siéger avec 72 élus Insoumis et 89 RN", explique une députée. Un autre constate que ceux qui se sont le plus impliqué politiquement autour d’Emmanuel Macron ont été défaits dimanche. Alors pourquoi s’exposer, si les cartes sont rebattues dans quelques mois avec cette menace de dissolution ? "Là, tout le monde se tourne un peu vers le président en disant : on fait quoi ?", confie un député. L’Elysée doit trancher d’ici mardi soir.
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