Législatives : Les Républicains auront "une position libre et indépendante" vis-à-vis de la majorité présidentielle, prévient Aurélien Pradié
Aurélien Pradié, secrétaire général Les Républicains, député du Lot, prédit "une situation cacophonique" à l'Assemblée nationale mais espère voir émerger "une nouvelle génération à droite".
Les Républicains auront "une position libre et indépendante" et "nous regarderons les sujets les uns après les autres, au cas par cas", a expliqué lundi 20 juin sur franceinfo Aurélien Pradié, secrétaire général Les Républicains, député du Lot. La droite traditionnelle se réunit lundi pour définir une ligne politique claire vis-à-vis de la majorité présidentielle.
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Emmanuel Macron ne pourra pas mener sa politique avec uniquement ses propres députés, n'ayant pas obtenu de majorité absolue à l'Assemblée nationale. Tous les regards se tournent donc vers Les Républicains. Christian Jacob a prévenu dimanche que son parti restait dans l'opposition. Aurélien Pradié prédit de son côté "une situation cacophonique" à l'Assemblée mais espère voir émerger "une nouvelle génération à droite".
franceinfo : Que vous inspire la situation de blocage à l'Assemblée nationale au lendemain du second tour des législatives ?
Aurélien Pradié : Je suis assez frappé de voir à quel point Emmanuel Macron n'a pas conscience qu'il est totalement responsable de cette situation. C'est la conséquence des bidouillages. C'est la conséquence des débauchages. C'est la conséquence des fausses mains tendues par Emmanuel Macron aux uns et aux autres. Il a toujours essayé de piquer depuis cinq ans, des responsables politiques un peu à la droite, un peu à la gauche. Voilà où ça nous mène, à une situation cacophonique telle que nous allons la connaître à l'Assemblée nationale.
Allez-vous faire un accord de gouvernement avec les députés de la majorité présidentielle ?
Il va falloir en finir avec cette idée selon laquelle désormais, dans notre démocratie, il y aura un impératif qui serait de choisir entre Emmanuel Macron et les extrémistes. Il va falloir desserrer cet étau une bonne fois pour toutes parce qu'à force de jouer à ça, ça va nous exploser dans les doigts. Cessons de jeter des impératifs aux uns et aux autres qui seraient de choisir Emmanuel Macron ou de choisir le camp de l'extrême droite ou de l'extrême gauche. C'est d'ailleurs toute la position que Les Républicains doivent avoir à l'Assemblée nationale. Une position libre et indépendante. Nous regarderons les sujets les uns après les autres au cas par cas. Quand ça va dans le sens du pays, il n'y a aucune espèce de raison que nous n'avançions dans le bon sens. Et lorsque ça ne sera pas conforme à l'idée que nous nous faisons du pays, on ne le votera pas. Aujourd'hui, c'est notre rôle de parlementaires. On n'a pas vocation à être des aboyeurs. On a vocation à défendre nos concitoyens.
Allez-vous voter la motion de censure déposée par les députés de La France insoumise ?
ll n'est pas question, pour ma part, que je vote un projet de gouvernement commun avec La France insoumise. Évidemment que non. Je ne me sens pas les mêmes valeurs républicaines et je ne me sens pas le même projet pour l'avenir de notre pays. Qu'est-ce que c'est que cette idée d'une chasse à l'homme ou de chasse à la femme ? Je n'ai aucune sympathie politique pour Elisabeth Borne, mais ce n'est pas pour autant que je vais aller fricoter avec les Insoumis avec lesquels je ne me sens rien de commun. Mais vous voyez bien même la limite de l'exercice. Si, pour moi-même député, c'est une immense difficulté d'avoir à choisir entre ce que je ne veux pas et ce que je ne veux pas, imaginez pour nos concitoyens.
Faudra-t-il compter avec la jeune génération chez Les Républicains ?
On ne reviendra pas à l'Assemblée nationale pour enfiler des perles. On ne revient pas dans la vie politique pays pour être spectateur. Il faut que la droite républicaine se refonde de fond en comble, de fond en comble. Rien ne doit être laissé de côté. Il faut tout revoir pour redevenir une droite populaire. Et cette contribution-là, je la porterai avec d'autres de mes amis. Peut-être que c'est le moment pour nos aînés, pour notre famille politique, de comprendre qu'ils ont une chance : c'est aussi d'avoir une nouvelle génération à droite.
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