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Le "risque Obama" ou l'obsession d'Emmanuel Macron sur la trace qu’il laissera dans l'Histoire

Emmanuel Macron le répète : il veut poursuivre les réformes et avancer sur des sujets épineux comme la fin de vie, ou les retraites. Un objectif politique, mais pas seulement. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président français, Emmanuel Macron, dans la cour de l'Elysée, le 12 septembre 2022. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Macron est obsédé par l’héritage qu’il laissera" : cette phrase provient d’un important cadre macroniste à l’Assemblée. Emmanuel Macron lui-même ne s’en cache pas vraiment : ses modèles sont De Gaulle ou Mitterrand, des présidents qui ont marqué leur époque. C’est dans cette filiation qu’il voit son engagement. 

D’où ces sujets parfois délicats qu’il ne lâche pas : entre la réforme de l’assurance chômage en cours, celle des retraites qui va arriver sur le tapis ou encore la question de la fin de vie, le chef de l'Etat veut des réformes et affiche une certaine obsession sur la facture laissée aux générations futures, telles que les dettes financières et écologiques. Même si sur ces deux points, ses détracteurs jugent que les résultats sont loin d’être à la hauteur des promesses. 

"Macron le réformateur" 

Quelle est l’image qu'Emmanuel aimerait-il laisser ? L'un de ces fidèles compagnons de route l’explique ainsi : "Il est obsédé par l’impuissance. Il a été refroidi par le quinquennat hollande et son délitement." Mais le macronisme, c’est aussi la promesse de faire barrage aux extrêmes. Et sur ce point aussi, Emmanuel Macron n’est pas toujours en ligne avec ses ambitions. Lundi 13 septembre, devant la presse, le chef de l’État se disait "déterminé pour éviter aux gens d’aller vers les extrêmes."

Il l’avait déjà dit en mai 2017, au soir de son élection et affirmait que les Français n’auraient bientôt "plus de raison de voter pour les extrêmes". Bilan, cinq ans plus tard, Marine Le Pen fait 41% à la présidentielle et le Rassemblement National a 89 députés. Il y a comme un double-discours chez Emmanuel Macron qui a toujours su jouer politiquement avec les extrêmes pour gagner des voix, tout en redoutant de leur laisser la place un jour.

C'est ce que certains en macronie appelle le "risque Obama" : un président jeune, réformateur, qui fait deux mandats, mais qui ne parvient pas à embarquer tout le pays avec lui. Et dont le successeur est un populiste. "Macron ne doit pas être le Obama français" est une expression qui revient ces derniers temps dans la bouche de plusieurs députés, mais qu’Emmanuel Macron n’aurait jamais utilisé lui-même, selon son entourage.

Reste que cela met en lumière la fébrilité du moment au sein de l’executif et la crainte de beaucoup de ne pas réussir ce second quinquennat… et de laisser une trace ombragée dans l’histoire.

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