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La vraie-fausse réflexion autour du report des régionales

Officiellement, le report des régionales n’en est qu’au stade de réflexion. Autour d’Emmanuel Macron, c’est comme si c’était fait

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Premier tour des régionales 2010, le 14 mars, dans un bureau de vote de Pantin, en Seine-Saint-Denis. (Illustration) (CÉCILE QUÉGUINER)

Les élections régionales pourraient être reportées. Selon la voix officielle, il ne s'agit que d'un projet, qui n'en est qu'au stade de la réflexion. Pourtant, dans l'entourage d'Emmanuel Macron, c'est comme si c'était fait. Un indice, livré par un proche parmi les proches d'Emmanuel Macron : le projet de loi présenté matin jeudi en Conseil des ministres prévoit de prolonger l'état d'urgence jusqu'au 16 février. "16 février l'état d'urgence... donc pas de campagne, mais le premier tour des régionales maintenu un mois après ? Allons...", balaie-t-il.

Il y aurait consensus sur la question

L'entourage du président fait valoir qu'il y a même déjà consensus sur la question. "Sous le manteau, beaucoup dans l'opposition poussent vers un report", confiait il y a dix jours déjà un conseiller. "Au pire, la droite râlera pendant 48 heures mais en réalité les Français s'en fichent", glisse un élu important, qui de toute façon "ne voit pas les électeurs grimper au rideau pour aller voter en mars". Autre argument avancé par les proches du chef de l'Etat : si la campagne ne peut avoir lieu, le scrutin sera forcément favorable aux sortants, aux présidents de région déjà installés. "Alors autant les laisser plus longtemps en place ?", plaide un macroniste, faisant remarquer que le parti présidentiel ne peut être accusé de prêcher pour sa paroisse sur ce point, puisqu'En marche n'a aucune région.

Le principe étant quasi-acté, reste la question - épineuse - du calendrier. L’opposition est d'accord pour reporter les élections, tant qu'elles ont lieu avant la présidentielle. La majorité plaide pour un scrutin... en décembre 2022. Dans deux ans, après la présidentielle. C'est là que Jean-Louis Debré intervient. L'ancien président du Conseil Constitutionnel est chargé par le Premier ministre de faire des propositions sur le calendrier électoral.

Et si l'épidémie durait, quid de la présidentielle ?

"Quid si l’épidémie dure deux ans ? Faut-il reporter aussi la présidentielle ?” s'interroge avec un brin d'ironie un élu la majorité. Aucun risque pour la présidentielle, répondent les proches d’Emmanuel Macron, qui font valoir que cette élection n'a rien à voir en terme d’organisation avec les scrutins locaux. “Une présidentielle peut se faire sans meeting, les télévisions et radios savent organiser les débats”, explique un cadre de la majorité. Plus difficile pour les scrutins intermédiaires, qui comptent beaucoup plus de candidats... Besoin de faire du porte-à-porte, des réunions publiques, des tractages, de “payer son coup au bar” ajoute un macroniste. Lequel appelle, “une fois cette séquence passée" à réfléchir très sérieusement au vote par correspondance pour s’éviter nombre de déconvenues à l’avenir. 

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