La France Insoumise se déchire après une réorganisation qui exclut les figures montantes du parti
La France Insoumise se réorganise et cela provoque des tensions au sein du parti. Plusieurs personnalités dénoncent une mise à l'écart.. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot
C’est une réorganisation qui aurait dû permettre à la France Insoumise de tourner la page Adrien Quatennens. Manuel Bompard? fidèle et proche de Jean-Luc Melenchon, pas vraiment contesté sur le fond? a ainsi été désigné ce week-end "coordinateur du mouvement". Mais la méthode employée et surtout la réorganisation du mouvement que le député des Bouches-du-Rhône impulse sont en train de mettre le feu. En interne, certains dénoncent "une purge", "un verrouillage" ou encore une "auto-désignation". Les mots sont très forts et illustrent bien le malaise. Manuel Bompard n’a pas été élu : il a été nommé par consensus. Aucune transparence. Une méthode qui fait bondir certaines cadres LFI qui affirment ne pas avoir été consultés et qui se retrouvent écartés des instances opérationnelles.
Exit Alexis Corbière, Clémentine Autain, François Rufin ou encore Eric Coquerel qui héritent d’une place dans un "conseil politique" créé pour l’occasion. Manifestement agacées, les figures montantes de LFI font entendre leur voix. Clémentine Autain dénonce ainsi une méthode pour "faire taire toute critique", quand. François Rufin fustige un "rétrécissement". Tous appellent à plus de démocratie dans le parti…
La France Insoumise n'a pas consulté ses militants pour réorganiser ses instances
Manuel Bompard tente de calmer le jeu et parle "d’un processus évolutif". Un autre cadre affirme que rien n’est encore figé et que la direction voulait faire la part belle au "renouvellement". Une députée précise tout de même : "Il nous fallait une direction plus opérationnelle avec des gens qui bossent et qui sont impliqués"… Suivez son regard : critique à peine voilée aux ambitieux qui s’imaginent déjà remplacer Jean-Luc Melenchon et aux députés désormais trop occupés dans des fonctions à l'Assemblée.
Ces tensions mettent en lumière ces promesses de démocratie interne qui ne se transforment pas en actes. Les militants LFI ne sont pas consultés. La France Insoumise reste pour l’heure un mouvement "de courtisans", expression utilisée ce lundi dans Libération par Clémentine Autain.
Tout cela pourrait ressembler à de la tambouille interne mais ces questions d’organisation, elles vont rejaillir sur le projet politique porté par LFI. Faut-il une liste NUPES pour les Européennes ? Faut-il permettre à Adrien Quatennens de revenir sur les bancs de l’Assemblée ? A ces deux questions, Manuel Bompard aimerait répondre "oui", mais il est loin d’être suivi. L’organisation où tout le monde était derrière le chef Melenchon est probablement terminée à La France Insoumise…
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