L'exécutif vent debout contre les arrêtés municipaux rouvrant des commerces de proximité
Alain Griset, le ministre délégué aux PME l'a confirmé lundi matin sur franceinfo : pas question de rouvrir les commerces de proximité non-alimentaires. Ce sont les grandes surfaces qui devront fermer leurs rayons non-essentiels à partir de mardi
L'exécutif est furieux contre les autorisations municipales d'ouverture notamment des librairies, salons de coiffure, fleuristes ou magasins de jouets. Décisions qualifiées "d'irresponsables" alors que les préfets saisissent immédiatement les tribunaux administratifs pour casser ces arrêtés. "Les chiffres de l'épidémie de coronavirus sont terribles, les maires auront affaire à leurs soignants", cingle un important conseiller gouvernemental. Attention à l'effet de loupe : "La plupart des maires respectent le confinement, validé par les sondages", ajoute l'Elysée. "Élus démagogues, les mêmes qui râlaient contre la fermeture des restos marseillais, on connaît leur responsabilité dans l'inflation des cas", s'emporte un cadre de la majorité alors qu'un autre dénonce une "exploitation politicienne de la colère des commerçants". Dans le collimateur notamment des macronistes : Bruno Retailleau, qui évoque un risque de "jacquerie des maires". Le chef de file des sénateurs LR est ainsi qualifié de "gilet jaune de la droite" par une source gouvernementale.
En coulisse, une partie de la majorité s'inquiète de cette fronde des maires et des commerçants
Officiellement, le groupe macroniste à l'Assemblée est uni. Alors qu'Olivier Véran, le ministre de la Santé, a présenté un nouveau tableau sanitaire aux députés dimanche. Une double consigne a ensuite été passée : insister sur la gravité de la situation et faire bloc derrière le gouvernement. Mais ça grince tout même hors micro. Une figure de la majorité parle "d'ambiance tendue au sein du groupe". La fermeture des librairies : "une vraie connerie, un mauvais symbole". Restreindre l'accès aux supermarchés : "aucun sens". "C'est vrai qu'il n'y a pas de bonne solution", soupire un conseiller ministériel.
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