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Fin de vie : Emmanuel Macron souhaite lancer une convention citoyenne sur le sujet et faire voter une loi en 2023

La question de la fin de vie va très rapidement revenir dans le débat public : Emmanuel Macron s’apprête à faire des annonces sur le sujet. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Rémi Baudot
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron à l'Elysée, le 5 septembre 2022. (LUDOVIC MARIN / POOL)

La scène se passe vendredi 2 septembre, le soir, à l’Élysée. Emmanuel Macron a convié une centaine d’invités dans la salle des Fêtes, élèvant l’actrice Line Renaud, 94 ans, au rang de Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Et à la fin de son discours, le Président déclare : "Votre combat pour le droit à mourir dans la dignité nous oblige. C’est le moment de le faire… Nous le ferons."

>> Fin de vie : "votez le plus vite possible", plaide Line Renaud auprès des députés

Cela ressemble à une annonce politique, et ça l'est, même si  l’Elysée a ensuite tenté de déminer, parlant d’un échange privé. Preuve en est : un peu plus tard dans la soirée, Emmanuel Macron a même confié à des invités (à qui franceinfo pu parler) qu’il souhaitait faire voter une loi en 2023 après une large consultation.

Le sujet prend corps politiquement, et ce n’est donc pas terminé : selon nos informations, l’Elysée travaille effectivement à l’annonce du lancement d’une Convention Citoyenne sur la fin de vie. Emmanuel Macron souhaiterait ainsi réunir les différents acteurs engagés sur cette question. Et dans les prochains jours, le Président pourrait ainsi annoncer méthode et calendrier. 

"Lobbying actif"

Et pour cause : la fin de vie est une promesse du candidat Macron. Il l'avait évoqué lors de la présentation de son programme 2022, tout comme en 2017, avant de l’abandonner. Sauf qu’en coulisses, les défenseurs de l’euthanasie n’ont pas relâché la pression : le député Olivier Falorni a ainsi tenté de faire voter une loi en 2021. "Yaël Braun-Pivet a fait un lobbying actif depuis 5 ans", assure une proche de la nouvelle présidente de l’Assemblée, qui confirme qu’elle poussera le texte s’il revient effectivement au Parlement. La commission des Affaires sociales prévoit notamment de lancer une mission d’évaluation en parallèle de la Convention citoyenne. 

L'executif ne craint-il pas un risque d’affrontement politique ? En Macronie, en tout cas, on fait le pari qu’une convention citoyenne permettra d’apaiser le sujet. "Si la société civile est d’accord, ca sera plus difficile au parlement de s’y opposer", explique un ministre qui soutient l’euthanasie. Le sujet fait globalement consensus à gauche, et un peu au centre. "Seuls les cathos vont essayer de tuer le projet", fanfaronne une importante conseillère à l’Assemblée. Les opposants à l’euthanasie estiment que les soins palliatifs ne sont pas assez développés, une ligne qu’on retrouve d’ailleurs aussi au ministère de la Santé. 

Alors, le match est-il déjà joué avant la convention citoyenne ? "De quoi va-t-on discuter si on sait que c’est déjà décidé ?", s’agace l’avocat anti-euthanasie Erwan le Morhedec. Sur la fin de vie, c’est le début des annonces … mais pas la fin du débat.

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