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Elections régionales : la Macronie se divise sur son attitude face au RN

Après le premier tour des régionales, viendra le deuxième tour, le 27 juin. Dans plusieurs régions, le RN sera présent dans l’équation. Entre désistement, maintien et accord, la Macronie s’interroge sur la bonne ligne à adopter.

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Préparatifs dans un bureau de vote à Lyon (Rhône) le 21 avril 2012. Illustration. (JEFF PACHOUD / AFP)

Dans les régions dans lesquelles la liste du Rassemblement national sera qualifiée pour le second tour, les stratèges de la majorité ont en fait trois solutions.
La première est l’accord avec la droite : c’est ce que certains espèrent dans le Grand Est, dans le Centre-Val de Loire, ou en Nouvelle-Aquitaine. Cette stratégie fait plutôt l’unanimité en Macronie, même si certains dénonceront une balance qui penche une nouvelle fois trop à droite.

Restent les deux options les plus clivantes, valables essentiellement pour les Hauts-de-France : le maintien, car Xavier Bertrand ne veut pas entendre parler d’alliance avec les marcheurs, ou le désistement pur et simple. Dans ce cas, ce serait mettre un genou à terre face au président de la région, accessoirement candidat à la présidentielle. "Le troisième ne se désistera pas, et le troisième, ce sera nous", prédit un stratège de la Macronie, qui croit savoir qu’Emmanuel Macron lui-même ne veut surtout pas faire ce cadeau à son potentiel rival.

Encore moins alors que figurent sur la ligne de départ plusieurs membres du gouvernement dont Eric Dupond-Moretti, qui doit être une pièce maîtresse de la campagne l’année prochaine. "Pour le président, le deuxième tour des régionales, ce n’est pas le second tour de la présidentielle", explique de son côté un macroniste de premier plan. On comprend qu’un maintien serait alors possible, y compris en présence du RN - ce serait l’enterrement définitif du front républicain - sauf si évidemment tout cela n’est qu’une méthode pour forcer Xavier Bertrand à dialoguer. Il n’est pas certain que cela fonctionne.

L'aile gauche de la majorité déboussolée

Cette nouvelle donne fait en tout cas grincer des dents chez une partie de la majorité. "N’est pas le Florentin François Mitterrand qui veut", s’inquiètent certains : un accident peut arriver, cette année ou l’année prochaine. "Notre ligne doit être d’empêcher le RN de gagner", plaide un marcheur. D’autant que certains craignent déjà que le parti de Marine Le Pen remporte une ou des régions.

Dans une telle configuration, comment alors se placer comme rempart ? Une partie de la majorité parlementaire, plutôt centre gauche, se trouve en tout cas un peu déboussolée par ce changement de stratégie. Les députés marcheurs sont nombreux à craindre que ce soient finalement les électeurs de gauche encore fidèles au président qui se retrouvent à leur tour déboussolés.

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