Élections européennes : le gouvernement n'a plus que 10 jours pour faire des annonces avant la période de réserve
À partir du 27 mai, 15 jours avant les élections européennes du 9 juin, le gouvernement entrera en période de réserve. Cette règle vise à garantir la neutralité de l'État, et concrètement, cela signifie la fin des déplacements ministériels sur le terrain qui mettent en valeur l'action du gouvernement, pour éviter d'être accusés d'utiliser les moyens de l'État en période de campagne.
Bien sûr, il y a des exceptions, en cas d'événement grave, sécuritaire ou météorologique, le ministre de l'Intérieur est de fait moins concerné par la réserve, ou encore s'il y a un événement annuel auquel un ou une ministre est invité. Par exemple, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, est convié au congrès des Jeunes Agriculteurs, qui chaque année a lieu début juin, donc il a le droit d'y participer.
Mais attention, la période de réserve implique qu'il ne pourra plus y avoir de nouvelles annonces, et surtout pas des annonces qui impliquent de débloquer de l'argent. "On n'a plus les moyens de faire des plans à un milliard, donc ça règle le problème", ironise un conseiller.
Plusieurs annonces en même temps
Le gouvernement n'a donc plus que 10 jours s'il veut faire de nouvelles annonces. "Ça va se bousculer ces prochains jours si on veut mettre des sujets dans l'atmosphère", s'amuse une conseillère. C'est pour ça que Gabriel Attal veut faire ses annonces sur l'assurance-chômage d'ici la fin de cette semaine, et enchaîner la semaine prochaine avec les mesures sur les violences commises par les mineurs.
La ministre des Familles, Sarah El Hairy, profite aussi de la fenêtre de tir pour lancer, mercredi 15 mai, ses concertations sur le congé de naissance, avant des assises de la pédiatrie le 24 mai.
Mais les ministres auront tout loisir de faire campagne avec leur casquette de militant pendant la période de réserve, avec les moyens du parti évidemment. Les conseillers sont formels, "ça incite à faire campagne comme on ne peut pas faire grand-chose d'autre", à part gérer les affaires courantes ou préparer les JO. Bruno Le Maire, par exemple, a déjà prévu cinq réunions publiques, notamment le 29 mai à Lille avec Gérald Darmanin. Marc Fesneau aussi en fera cinq, quand la ministre des Entreprises, Olivia Grégoire, envisage une action de campagne par jour, meeting ou tractage sur les marchés. "Ce sera le money time, donc on y va à fond", glisse un conseiller, alors que la liste de la majorité est toujours largement distancée par le RN dans les sondages.
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