Déclaration de politique générale de Gabriel Attal  : la gauche va déposer une première motion de censure

Gabriel Attal prononce son discours de politique générale à l'Assemblée nationale mardi après-midi. En l'absence de majorité absolue, ce discours ne sera pas suivi d'un vote de confiance. La gauche est déjà prête à dégainer une motion de censure, même si les autres camps ne la signeront pas, ils ne sont pas en reste.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Gabriel Attal à l'Assemblée nationale, le 24 janvier 2024. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Une première motion de censure, comme cadeau de bienvenue, est prévue pour Gabriel Attal après son discours à l'Assemblée nationale mardi 30 janvier. Le Premier ministre doit débuter sa déclaration de politique générale à 15 heures. La motion de censure qui va suivre sera signée LFI, écologistes, PC, PS, et sera déposée mardi après-midi, même si les socialistes doivent encore l'acter formellement en réunion de groupe. Le texte, rédigé par les Insoumis, est déjà au point avant même que le Premier ministre ne monte à la tribune. Au-delà du fond politique du discours, qui a peu de chances d'entraîner l'adhésion de la Nupes, c'est le fait que Gabriel Attal ne demande pas la confiance des députés que la gauche veut sanctionner.

La Nupes compte en faire une "motion de défiance". Elle table sur un examen dans l'hémicycle jeudi. Un délai doit toujours être respecté entre le dépôt et l'examen. Le vote n'aura donc pas lieu dans la foulée du discours de Gabriel Attal. "C'est pourri, admet un socialiste, mais pour voter ce soir, il aurait fallu déposer la motion la semaine dernière". La portée d'un vote en différé sera forcément amoindrie, même si LFI veut en profiter pour "montrer qui est vraiment dans l'opposition".

La droite et le RN retardent leurs réactions

La gauche a peu de chances dans son vœu de renverser le gouvernement. Pour que la motion de censure soit adoptée, il faudrait le renfort du RN et des LR. Il y a 15 jours, Marine Le Pen ne voyait pas l'intérêt de renverser un gouvernement à peine nommé. Depuis, ses troupes disent que "tout est possible", laissant d'ailleurs planer la menace d'une motion de censure estampillée RN. Mais la droite, elle, n'en déposera pas et ne veut pas voter celle de la gauche. Malgré les arguments brandis à la Nupes : "LR s'est fait piquer Rachida Dati", "LR s'est fait balader sur la loi immigration". Ces arguments sont insuffisants pour convaincre LR : "Je préfère encore Attal que Mélenchon Premier ministre", rétorque un député.

Ne pas censurer le gouvernement ne vaut pour autant pas soutien à Gabriel Attal. "On se réserve pour la suite, lâche un dirigeant LR, la réponse à ce qu'ils ont fait viendra à un moment ou à un autre". Un député a quelques idées pour carrément "défoncer le gouvernement", mais plus tard. Par exemple, ils pourraient réclamer que la révision de la Constitution sur l'IVG soit assortie d'une réforme constitutionnelle sur l'immigration, "et si le gouvernement dit non, on vote contre au Congrès de Versailles !". Sachant que rien ne passe en Congrès sans l'appui de la droite.

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