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Crise au PS : le camp Mayer-Rossignol accusé de "stratégie de bordélisation volontaire" avant le congrès du parti

Malgré le 80e congrès à Marseille, le PS se déchire toujours autour de l’élection de son Premier secrétaire. Une situation qui pourrait provoquer l’explosion du PS. Une stratégie savamment orchestrée. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol en janvier 2023. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Ce week-end se joue l’avenir du Parti socialiste. Où en sont les négociations entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol ? C'est la question que se posent les militants PS, impuissants devant une direction du parti en pleine lutte interne. "Ça change toutes les heures, personne ne sait si ça va atterrir ou pas", confiait jeudi soir un socialiste. 

>> TEMOIGNAGES. "Je trouve ça assez lamentable" : les militants du Parti socialiste désabusés par le conflit entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol

Une chose est sûre : ce congrès de Marseille va s’inscrire dans la désormais longue liste des congrès où le Parti socialiste s’est déchiré ou a joué sa survie. Citons le congrès de Tours de 1920, où les socialistes prennent leur distance avec les communistes. Le congrès d’Epinay de 1971, où un certain François Mitterrand, pourtant minoritaire, parvient à prendre le contrôle du PS. Et puis, il y a eu le congrès de Rennes en 1990. Peut-être le congrès le plus douloureux avec sept motions et des rivalités entre Lionel Jospin et Laurent Fabius. Ou encore le Congrès de Reims en 2008 avec un duel Martine Aubry - Ségolène Royal et déjà des doutes sur la sincérité des résultats.

À chaque fois, des luttes entre batailles d’idées et ambitions personnelles. Mais le PS a su rester entier, car la machine socialiste a longtemps été une machine à gagner des élections. Cela permettait de rester uni et de garder le leadership à gauche. Aujourd’hui, c’est terminé. Le PS est dans l’ombre de LFI, sous la coupe de l’accord de la Nupes et c’est bien cela qui met le parti sous tension. 

Les éléphants du PS n'ont pas dit leur dernier mot

Ce week-end, le risque de scission du PS est réel. Dans l’entourage d’Olivier Faure, beaucoup pensent que la stratégie de leurs opposants est de mettre en scène le chaos avant de claquer la porte. Objectif : justifier leur départ. "C'est une stratégie de bordélisation volontaire", décrypte un socialiste. Car en coulisses, il se joue un peu plus que la seule appartenance du PS à la NUPES. Manifestement, les figures historiques, ceux qu’on appelle encore les "éléphants", n’ont pas dit leur dernier mot. Nicolas Mayer-Rossignol est entouré par une partie de ces vieux briscards du PS, habitués à manœuvrer, tels que David Assouline, Jean-Marc Germain ou Patrick Menucci. Rajoutez François Hollande qui ne semble pas avoir abandonné l’idée qu’il pourrait revenir en 2027. Bernard Cazeneuve et Carole Delga qui attendent leur tour. Ca n’est plus un congrès, c’est un festival.

À la fin, le PS est le grand perdant de cette séquence. Au lieu de batailler pour les retraites, les socialistes bataillent entre eux. Ça ne peut pas être bon pour peser à gauche. Olivier Faure le reconnaît : "Ça ne nous aide pas à devenir une force centrale". C'est le moins qu’on puisse dire. 

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