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Covid-19 : un vent d'optimisme au sein du gouvernement face au variant Omicron

"Cette cinquième vague [de Covid-19] sera peut-être la dernière", a déclaré Olivier Véran dimanche au "Journal du Dimanche". Un optimisme affiché mais prudent de la part du ministre de la Santé.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Rémi Baudot
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Veran visitent un centre de vaccination Covid-19 à Créteil, en région parisienne, le 28 décembre 2021. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le gouvernement a multiplié les annonces concernant l'épidémie de Covid-19, en vigueur dès le lundi 3 janvier : nouvelles règles d'isolement pour les personnes positives et cas contact mais aussi nouveaux protocoles à la rentrée scolaire. Jean Castex réunit lundi une dizaine de ministres pour préparer les services de l'État au variant Omicron. Mais malgré la tension autour du Covid-19, on décèle un petit vent d'optimisme au sein du gouvernement. Un optimisme raisonnable mais réel.

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Il faut dire qu'on part de loin. Avant Noël, il y avait deux scénarios sur la table du gouvernement. Le premier était un scénario catastrophe : un variant Omicron très violent et des dizaines milliers de cas graves par jour. L'entourage d'Olivier Véran théorisait une possible explosion du système de santé. "Il y a un risque que les malades meurent sur les parkings des hôpitaux", confiait alors une source. Deux semaines plus tard, on semble se diriger vers le deuxième scénario : Omicron se diffuse très largement mais il est moins dangereux. Il y a peu d'impact sur l'hôpital selon différentes études. Au ministère de la Santé, on desserre donc (un peu) les dents.

Dimanche 2 janvier dans le Journal du Dimanche, Olivier Veran s'est risqué à affirmer qu'Omicron "serait peut-être la dernière vague". C'est la première interview où cet optimisme s'affiche avec prudence. Le ministre parie aussi sur une "immunité renforcée" grâce au variant Omicron, sorte d'immunité collective sans le dire.

Le scénario d'une immunité collective sur la table

L'immunité collective est devenue une notion un peu tabou. Politiquement, cela renvoie aux interrogations du début de l'épidémie, quand certains pays choisissaient de laisser filer le virus. Quoi qu'en dise publiquement Olivier Veran, c'est bien sur ce scénario que ses équipes travaillent. Une immunité collective obtenue par un double phénomène : une circulation massive du Covid-19 et une très forte vaccination qui rend le virus moins violent. Une sorte de quatrième dose naturelle qui viendrait combattre Omicron mais aussi les possibles nouvelles souches grâce à un taux d'anticorps très élevé dans la population.

Tout cela reste encore à confirmer, donc personne ne se risque officiellement à parler d'immunité collective. "On utilisera ce mot quand on l'aura enfin atteinte", se justifie prudemment l'entourage du ministre. 

Optimisme en coulisses, et pourtant le gouvernement maintient la pression et les restrictions, car ce scénario optimiste se base avant tout sur la vaccination. Omicron est peut-être moins dangereux mais si une infime partie des cinq millions de français non-vaccinés fait une forme grave et se retrouve en réanimation, le système explose, et vous retrouvez le scénario catastrophe évoqué plus haut. À trois mois de la présidentielle, vous imaginez bien que l'exécutif ne peut pas se permettre de laisser l'hôpital exploser. Optimisme donc, mais optimisme prudent.

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