2022 : quel "fil rouge" pour Emmanuel Macron ?
Y penser toujours, en parler jamais : autour du chef de l'Etat, la préparation de la campagne de réélection est bel et bien lancée.
Ne surtout pas le dire, ne surtout pas le reconnaître, crise sanitaire oblige, qui est LA priorité affichée par le chef de l’Etat. Mais en coulisses, je peux vous dire que ça s’active pour préparer cette campagne à venir. Le parti présidentiel, En Marche, va déménager dans les prochains mois dans de nouveaux locaux plus grands, plus pratiques, et plus proches de l’Elysée. Voilà pour la forme.
Sur le fond, une question qui prédomine : celle du "fil rouge", de la promesse de cette deuxième campagne. Un proche d’Emmanuel Macron résume : "En temps normal la première campagne se fait sur la rupture, comme Jacques Chirac en 1995 ou Nicolas Sarkozy en 2007. Et la réélection, c’est la promesse du dépassement et de la France unie."
Nouvelle transcendance
Le problème, c'est que le dépassement était déjà le credo d’Emmanuel Macron il y a quatre ans, avec la recomposition politique et la fin du clivage droite-gauche. "Le rétrécissement n’étant pas un thème porteur", ironise un soutien, il faut trouver une nouvelle transcendance.
Il y aurait bien l'union nationale... Mais les oppositions la rejettent d'emblée. Les écologistes par exemple n’y croient pas. Eric Piolle, maire de Grenoble, soupçonne plutôt Emmanuel Macron de vouloir dynamiter ce qu’il reste comme blocs politiques constitués. C'est-à-dire de vouloir faire une OPA sur l’extrême-droite, avec les débats actuels sur "l’islamo-gauchisme" ou la mollesse de Marine Le Pen, puis de tenter en fin d’année une OPA sur l’écologie avec le référendum sur le climat. A droite, si vous interrogez le président du Sénat, Gérard Larcher, sur cette idée d’union nationale, il vous dira "attention ! Car l’union exclura de fait les extrêmes. Et le risque c’est que ces extrêmes deviennent ensuite la seule incarnation de l’alternance". Emmanuel Macron va donc devoir trouver autre chose.
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