Voitures électriques : Tesla rencontre ses premiers gros déboires industriels et boursiers

Coup de frein pour la croissance de Tesla en Europe et dans le monde. Le constructeur américain de voitures électriques de luxe voit ses ventes baisser, et les investisseurs s’éloigner.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le titre Tesla a perdu plus de 5%, mardi à la bourse de New York(photo d'illustration, le 12 novembre 2021) (JULIAN STRATENSCHULTE / DPA)

C’est une première depuis quatre ans, le groupe fondé et dirigé par le milliardaire américain Elon Musk a vu ses livraisons reculer de 20% au premier trimestre 2024. Au niveau mondial, il a vendu un peu moins de 387 000 véhicules entre janvier et mars, soit un repli de 20% par rapport à la même période de l’an dernier. Quelque 387 000 voitures livrées contre un peu plus de 430 000 fabriquées, cela veut dire que les stocks sont en train de gonfler.

À la Bourse de New York, mardi 2 avril, le titre Tesla a perdu plus de 5%. Un repli qui ne cesse de se creuser vu les mauvais chiffres de ventes. Tous ces éléments additionnés font dire à certains analystes que si Elon Musk ne corrige pas le tir, Tesla est en train de prendre un virage plutôt dangereux.

Des difficultés multiples 

Tesla invoque des problèmes logistiques avec les attaques de bateaux en mer Rouge par les rebelles du Yemen. En Europe, c’est son site industriel proche de Berlin, en Allemagne – sa seule usine sur le Vieux continent – qui fait l’objet de sabotages, récemment de la part d’opposants du parti d’extrême gauche Volcan, déterminé à mettre le groupe du milliardaire "à genoux", pour reprendre les termes du communiqué. La production a dû y être interrompue pendant plusieurs semaines. S’ajoutent à cela les difficultés de la voiture électrique en général de s’imposer sur le marché. La confiance et l’espoir dans le tout électrique est en train de flancher. Voitures trop chères, capacités de recharges limitées… Tesla a beau baisser ses prix, rien n’y fait, au contraire, car cela apparaît comme un aveu de faiblesse. De plus en plus de loueurs ou de clients traditionnels estiment qu’ils vont y perdre lors de la revente des véhicules.

L’américain découvre la concurrence de groupes comme Stellantis (anciennement PSA Peugeot-Citroën), ou Renault, qui proposent des voitures électriques bien plus agiles et moins chères que les contraignantes Tesla. Sans parler des chinois, dont BYD, qui inondent le marché de leurs modèles plus compétitifs. Le tournant s'annonce sérieusement compliqué pour Elon Musk et son rêve d’hégémonie américaine.

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