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Transports : comment la compagnie low-cost espagnole Volotea est devenue numéro 1 dans le ciel français

La compagnie low-cost espagnole vient de doubler Air France sur les liaisons domestiques, et espère pouvoir se développer encore plus, notamment vers la Corse.
Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Un avion de la compagnie low-cost espagnole Volotea. (ALBERTO LO BIANCO / IPA-AGENCY.N / MAXPPP)

Il n'aura fallu qu'une dizaine d'années à la compagnie low-cost espagnole pour s'imposer dans le ciel français. Depuis cet été, Volotea est officiellement leader du marché aérien français avec ses 61 lignes interrégionales. Elle distance Air France qui en compte 58, ou encore EasyJet qui en exploite 42. En 2023, Volotea vise les 40 000 vols opérés dans le ciel hexagonal, soit 6,5 millions de passagers transportés, une hausse de 33 % sur un an.

La France, "marché naturel" avec des lignes interrégionales

Ce statut n’étonne pas son patron, Carlos Muñoz. Dans une interview au Parisien, il affirme que la France, qui représente 60 % de son activité, a toujours été son "marché naturel", très loin devant l’Allemagne, la Grèce et même l’Espagne, pourtant son pays d’origine.

Son créneau, ce sont les lignes domestiques entre villes de petites et moyennes tailles, peu ou pas desservies par les grandes compagnies, ni même par le train, et qui ne passent pas par Paris. L’interrégional reste un marché de niche, alors que ses concurrents, même ceux à bas coûts, préfèrent se concentrer sur les liaisons au départ des grands hubs parisiens, Roissy et Orly. Volotea propose, par exemple, des vols Nantes-Nice, Bordeaux-Strasbourg ou encore Rennes-Marseille.

Des aéroports moins chers, et des plans de vol très optimisés

C’est déjà le modèle low-cost lui-même qui explique sa réussite, avec des charges inférieures à celles d’une grande compagnie. Les salaires y sont plus bas, et Volotea s’implante dans de petits aéroports où les coûts sont moins élevés, à commencer par les tarifs des hôtels où il héberge son personnel navigant.

Ses liaisons sont bien souvent hebdomadaires, et l’espagnol est très bon dans l’optimisation des plans de vol de ses appareils. Un même avion peut par exemple faire dans une même journée Caen-Toulouse, puis Toulouse-Strasbourg, et enfin Strasbourg-Bordeaux.

Volotea exploite uniquement des Airbus A319 et A320, à la fois plus gros et plus rentables, qui affichent un taux de remplissage supérieur à 90%. C'est ce qui lui permet de pratiquer des prix attractifs : 40 euros le billet en moyenne, auxquels il faut ajouter 28 euros environ pour les options comme le bagage en soute ou le choix du siège.

Développer les vols entre la France et le reste de l'Europe, et s'implanter en Corse

Pour la compagnie, il reste encore beaucoup à faire en France, face notamment au retard pris par Transavia, la filiale low-cost d’Air France. La compagnie espagnole dispose déjà de huit bases d’exploitation, dans des villes comme Nantes, Lyon ou Bordeaux, et prévoit d’en créer de nouvelles. L’objectif est de développer aussi bien les vols domestiques que ceux à destination du reste de l’Europe, avec des liaisons comme Bordeaux-Athènes ou Brest-Palma de Majorque.

Mais le prochain terrain de jeu de Volotea, c’est la Corse, où la compagnie menace désormais le duopole Air Corsica - Air France. Le mois dernier, elle a candidaté à l’appel d’offres pour obtenir la prochaine délégation de service public aérien de quatre ans vers Ajaccio et Bastia, depuis Orly et Marseille, une première pour une compagnie à bas coûts. Des liaisons très fréquentées, avec de juteuses subventions à la clé.

Si elle l’emporte, Volotea, qui opère déjà sur la Corse à partir d’autres villes du continent, promet de porter son offre de 900 000 sièges actuellement à 1,5 million d’ici à trois ans, avec l’ouverture d’une base sur l’île, des créations d’emplois, des nouveaux avions, et des billets bien moins chers.

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