Santé : vers des médicaments moins bien remboursés par la Sécu ?
Et pour quelques centimes en plus... Les ministres font leur rentrée cette semaine. Et déjà, une ligne est claire : le gouvernement planche sur le prochain budget et il va falloir faire des économies. Parmi les pistes envisagées, celles en matière de santé. Ainsi, des médicaments et certains soins infirmiers risquent d’être moins bien remboursés.
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En fait, le gouvernement veut revoir la franchise médicale, c’est-à-dire la part qui reste à la charge du patient, qui n’est pas remboursée par la Sécurité sociale. Aujourd’hui, cette franchise représente souvent 50 centimes d'euros que vous réglez de votre poche sur une boite de médicament, un euro pour une consultation chez le médecin ou un peu plus de 19 euros quand vous allez aux urgences. Quand on a une mutuelle, on ne s’en rend pas vraiment compte, car elle peut les prendre en charge.
Pour l’instant, toutefois, rien n’est tranché. Et on ne sait pas à quelle hauteur précisément sera fixé ce coût supplémentaire pour le malade. Mais, par exemple, selon les premiers calculs de Bercy, si le gouvernement double le montant de ces franchises, cela pourrait rapporter un milliard d’euros à la Sécurité sociale, dont la "branche maladie" enregistre, cette année, un déficit de sept milliards. Cette idée pourrait être inscrite dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Mais elle promet de faire l’objet d'un vrai bras de fer politique. Les associations de patients, les syndicats, mais aussi les professionnels de santé montent déjà au créneau.
Les arrêts-maladie et certaines niches fiscales dans le viseur
Autre piste : les arrêts-maladies. Ils sont depuis longtemps dans le viseur du gouvernement qui fait la chasse aux fraudes. Il veut surtout s'attaquer aux arrêts-maladies dits "de complaisance", qui ont augmenté d’un tiers ces dix dernières années. L'exécutif veut renforcer les contrôles, mais aussi demander aux entreprises de payer un ou deux jours d’indemnités journalières. Autant dire que les employeurs ne vont pas être contents, mais selon la majorité, ça les obligera à être plus attentifs à la santé de leurs salariés.
Enfin, contrairement à ce qu'il promet, le gouvernement prévoit aussi d’augmenter les impôts. Si ça ne concernait pas l’impôt sur le revenu, Bercy verrait d'un bon œil l'augmentation de quelques taxes ici et là, comme sur l’alcool. Des niches fiscales pourraient aussi être rabotées, réduites, notamment celles qui ne sont pas très écologiques : celles sur le transport routier, l’aérien ou encore les autoroutes... Ce qui voudra dire, concrètement, des hausses pour le consommateur, puisque les compagnies aériennes risquent de répercuter ces coûts sur l'usager.
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