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Risque de faillite en hausse : chaque jour, près de 40 PME ferment en raison de retards de paiement

Des fournisseurs ne sont pas payés dans les temps par les entreprises clientes. Ce phénomène qui affecte notamment le commerce, les services à la personne et les entreprises de la construction, engendre de nombreuses des difficultés.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une affiche de commerce à céder à PAris, le 2 octobre 2020. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Par délais de paiement il faut entendre le temps mis par une entreprise – enseigne de la grande distribution, industriel, administration, par exemple – pour payer ses fournisseurs. La loi plafonne ces délais à 60 jours à compter de la date d'émission de la facture, ou "45 jours fin de mois", sous peine d’amendes assez lourdes. Aujourd’hui, 49% des clients ou donneurs d’ordre paient leurs factures dans les temps. Les délais de paiement sont en moyenne de 12 jours, mais la situation se tend de manière inquiétante.

Les causes sont bien identifiées : un ralentissement de l’activité avec la baisse de la consommation, l’inflation qui renchérit le coût des produits, et les taux d’intérêt élevés. Grâce aux différents dispositifs mis en place par les autorités publiques, notamment le "name and shame", la dénonciation des mauvais payeurs, la situation s’était améliorée depuis la pandémie de Covid. Mais la tendance repart à la hausse et ce sont les PME / PMI qui en font principalement les frais, selon le cabinet Altares dont l’indicateur publié régulièrement fait référence.

Des PME à nouveau fragiles

Le commerce, les services à la personne sont principalement touchés, ainsi que les entreprises de la construction, frappées de plein fouet par la crise immobilière. Mais, dans tous les cas, le retard accumulé dans les rentrées d’argent, c’est de la trésorerie disponible en moins, à un moment où les petites entreprises affirment pourtant qu’elles veulent continuer d’investir. Le moment est mal venu.

Si la loi était strictement respectée, on estime que la trésorerie libérée serait de l’ordre 10 à 15 milliards d’euros. C’est-à-dire que 10 à 15 milliards d’euros dorment aujourd’hui dans les caisses des grands groupes, faute d’être redistribués aux fournisseurs. Le chiffre est impressionnant mais bien réel : chaque jour, près de 40 PME mettent la clef sous la porte en raison de retards de paiement, soit une faillite sur quatre de PME en France aujourd'hui.

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