Pouvoir d'achat : les prix de certains produits alimentaires peuvent-ils réellement baisser en 2024 ?

"Je suis sûr que certains prix vont baisser", affirme Bruno Le Maire. Le Ministre de l’Économie envisage même un repli dès la fin du mois de janvier. Peut-on réellement l’envisager ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
En 2023, en pleines négociations commerciales, l’inflation sur les produits alimentaires était d’un peu plus de 15% sur un an. En janvier 2024, elle tourne autour de 5% (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Plus facile à déclarer qu’à obtenir. Ce n’est pas une promesse du ministre de l'Économie mais un objectif qui est, selon Bruno Le Maire, atteignable. D’autres voix en ce sens se font entendre. Celle, par exemple, du patron des Mousquetaires/Intermarché. Thierry Cotillard le confirmait samedi 6 janvier dans Ouest-France : "il y aura des baisses de prix pour les consommateurs". Comme ses homologues des autres enseignes de la grande distribution, le patron d’Intermarché affirme travailler à des solutions avec les multinationales de l’agro-alimentaire, mais il reconnaît que les négociations qui s’achèveront le 31 janvier sont difficiles. 

Il y a une volonté de part et d’autre de trouver des solutions, mais le contexte économique est compliqué, même si le contexte a changé. En 2023, en pleines négociations commerciales, l’inflation sur les produits alimentaires était d’un peu plus de 15% sur un an. En janvier 2024, nous sommes à 5%. Toujours trop élevé, mais cela ouvre des portes. D'où l'importance des négociations jusqu'à la fin du mois.

Une baisse des prix non assurée

Revenir aux prix d'avant la crise ? Le promettre serait mentir. L’objectif des négociations commerciales entre distributeurs et producteurs est d’obtenir des baisses de prix sur les produits alimentaires de première nécessité, mais aussi le beurre, l’huile, les volailles, etc. Pour les producteurs en amont (agriculteurs, éleveurs, céréaliers…), les marges de manœuvre sont étroites, entre hausse du prix des matières premières (céréales pour nourrir les animaux), la hausse des coûts salariaux depuis la fin du Covid… à quoi s’ajoute le dérèglement climatique (sécheresses et inondations qui, alternativement, pèsent sur les récoltes). Enfin, il y a les lourds investissements qu’impose le verdissement de l’industrie et de la production.

Pour rappel : un recul de l’inflation ne signifie pas une baisse des prix. Un recul de l’inflation, c’est un ralentissement de la hausse des prix. Pour toutes les raisons qui viennent d’être évoquées, et quel que soit le résultat des négociations producteurs / distributeurs à échéance du 31 janvier, les prix de l’alimentaire ne devraient pas baisser dans les mois qui viennent, continuant de progresser mais à un rythme moins soutenu.

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