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Pourquoi l’Europe lance-t-elle un nouveau réseau de communication satellitaire ?

Les entreprises qui participeront à l'aventure ont été choisies mercredi. L'objectif est de renforcer notre souveraineté numérique, notamment pour l'internet à haut débit.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 229 min
Un  satellite européen du type Chéops. Photo d'illustration. (A. CONIGLI / ESA HANDOUT / MAXPPP)

Défendu par le Commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton, le projet de nouveau réseau de communication satellitaire vise à améliorer les infrastructures existantes, fournir des services de communication sécurisés et une connectivité à large bande pour renforcer les capacités de réseau. La 5G est dans les tuyaux et il est temps de consolider notre édifice satellitaire à l'heure où la Chine et les États-Unis accélèrent dans cette course folle. Côté américain, outre les ambitions de Space X et du milliardaire Elon Musk, Amazon veut aussi sa propre constellation. En réalité, l'Union européenne veut sécuriser la transmission et le stockage d'informations et de données notamment pour les agences gouvernementales, les établissements financiers, les banques et les réseaux scientifiques.

Mercredi 23 décembre, la Commission européenne a donc validé la liste des entreprises concernées : opérateurs et fabricants de matériel comme Airbus, Arianespace, Eutelsat, Orange, OHB ou encore Thales. La phase d'étude va commencer rapidement et durer un an. Le coût du projet final, prévu pour voir le jour avant 2030, est estimé aux alentours de six milliards d'euros.

Que vont devenir les réseaux satellitaires déjà existants ?

Les réseaux existants ne vont pas être démantelés, au contraire. Leurs capacités vont être augmentées grâce au futur système. Il y a le réseau Copernicus pour surveiller le changement climatique et le réseau Galiléo, grand concurrent du GPS américain. Le GPS – de conception militaire – nous permet aujourd’hui de nous localiser dans une rue. La précision de la technologie européenne Galiléo – civile, donc plus légère – nous permet de nous situer sur un trottoir, à quelques dizaines de centimètres près. C’est une vraie bataille technologique et stratégique. Il en va de l’indépendance de l’Europe, de la souveraineté du renseignement et surtout de la maîtrise des nombreuses capacités qu’offre l’espace aujourd'hui.

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