Pourquoi les taux d'intérêt élevés pèsent sur les bourses européennes ?

L’indice CAC 40 est passé mardi, à la bourse de Paris, quelques instants sous la barre des 7 000 points, une première depuis sept mois.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Les politiques monétaires menées par les Banques centrales, européenne et américaine, joue sur l’évolution des taux d’intérêt, à la hausse comme à la baisse. Photo d'illustration (THOMAS SAMSON / AFP)

L’argument est technique mais le repli en dit long sur le moral des investisseurs. Avec une perte de 1% en une seule séance, l’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, est passé, momentanément, mardi 3 octobre, à 6 997 points. Cela ne va pas nous empêcher de dormir, mais passer sous la barre des 7 000 points n’était pas arrivé depuis la crise bancaire du mois de mars, quand la Silicon valley bank, aux États-Unis, s’était effondrée, entraînant d’autres banques régionales. L’onde de choc avait atteint l’Europe avec les déboires de Crédit Suisse.

Les taux d'intérêt maintenus trop haut par la FED freinent l'économie européenne

Nous ne sommes pas à la veille d’une nouvelle crise financière, mais de sérieuses interrogations demeurent sur l’évolution de l’économie européenne. Les politiques monétaires menées par les Banques centrales, Banque centrale européenne et Réserve fédérale américaine notamment, n'y sont pas pour rien. La politique monétaire joue sur l’évolution des taux d’intérêt, à la hausse comme à la baisse. En ce moment, les taux d’intérêt sont très élevés pour lutter contre l’inflation. Trop hauts disent certains, ce qui freine notre économie.

>> Les entreprises du CAC 40 réalisent-elles la majorité de leurs bénéfices à l’étranger ?

Aux yeux des opérateurs boursiers, si les taux restent élevés, cela pourrait bientôt peser lourdement sur les profits des entreprises appelées à réduire leur niveau d’endettement, donc leur niveau d’investissement. Les personnes qui placent leur argent en Bourse, et leurs conseillers, sont de plus en plus convaincues que les Banques centrales vont garder leurs taux d’intérêt élevés, que cela va peser sur le rendement des entreprises et, par ricochet, sur les dividendes versés aux actionnaires.

Vers une poursuite de la baisse des marchés ?

De manière générale, les taux d’intérêt élevés ne sont pas favorables à une évolution positive des Bourses. À commencer par les États-Unis. Les premières victimes sont les géants de la technologie : les GAFAM – Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft – dont le niveau boursier dépend de leurs profits futurs.

Si les investisseurs ne sont pas confiants sur le court terme, ils revendent leurs actions, font baisser les cours, et les marchés se replient de manière générale. Ce n’est pas la fin du monde mais c’est à surveiller car l’évolution des marchés financiers s’impose, à tort ou à raison, comme un thermomètre, un indicateur du moral des pays développés.

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