Patrimoine : la porcelaine de Limoges va être protégée par l’Union européenne

À travers ce qui va s’appeler l’IGP, l’Indication géographique protégée, la porcelaine de Limoges sera protégée par l’Europe. C’est un label qui prouve l’origine du produit mais aussi sa qualité. L'extension de ce label symbolisé par un macaron jaune et bleu, on le doit à un accord qui vient d’être conclu entre le Conseil et le Parlement européens, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres d’un côté, les députés de l’autre.

Ce label établit des droits de propriété intellectuelle qui protègent les produits désignés contre la contrefaçon du textile, verre et bijoux. Jusqu’à présent, ce label protégeait la nourriture (aliments et boissons, vins, spiritueux, champagne, etc.) dans l’ensemble des 27 pays européens. À terme, ce sont au total 800 produits qui seront bientôt concernés. C’est l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle qui sera chargé d’enregistrer les produits éligibles.

Ce mécanisme aidera à faire connaître les produits des terroirs, quel que soit le pays d’origine au sein de l’Europe. Mise en valeur des savoir-faire nationaux jusque dans les produits traditionnels des régions les moins favorisées et les moins développées. Un coup de pouce bienvenu : ce label garantira également aux producteurs une concurrence loyale en les aidant à lutter contre les produits contrefaits. Quant au consommateur, il sera assuré d’acheter un produit authentique doté de qualités spécifiques.

Geste technique et politique

Technique d’abord, ce label est en réalité un bouclier. L’Indication géographique protégée remplacera les programmes nationaux de protection existants, en tout cas les renforcera. Politique également, car la garantie et la protection des producteurs et consommateurs sera désormais européenne et plus uniquement nationale.

À travers ce nouveau mécanisme le message envoyé est clair : chers fabricants et producteurs, l’Europe vous protège tout en développant l’innovation et l’investissement dans l’artisanat, dans le respect des règles de la concurrence. Artisans et PME seront les principaux concernés, ces structures qui fournissent aujourd’hui le plus d’emplois face aux multinationales européennes qui, elles, se développent en dehors des frontières de l'Union.