Livret A : comment orienter l’épargne vers de l’investissement productif sans risque ?
Les quelque 55 millions de Français qui détiennent un Livret A y ont déposé le mois dernier un peu plus de 2,47 milliards d’euros. Cette collecte importante est portée depuis le début de l’année par la hausse du taux de rémunération à 3%, en vigueur depuis le 1er février. Ce taux a poussé les Français à transférer une partie de leur argent qui dormait sur leurs comptes courants.
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Même constat pour le LDDS (Livret de développement durable et solidaire), lui aussi rémunéré à 3% et qui a enregistré le mois dernier une collecte nette d'un milliard d’euros, soit six fois plus que l’année dernière à la même époque. Une aubaine, car l’argent déposé sur ces livrets est exonéré d’impôts et libre d’utilisation, on peut le retirer quand on veut pour en faire ce que l’on veut.
Un meilleur fléchage de l'épargne ?
En cumulant les sommes comprises sur les Livret A et les LDDS, on arrive à un total de 542 milliards d’euros, ce qui commence à représenter une sérieuse concurrence pour les produits d’assurance-vie plus encadrés, moins liquides et qui n’atteignent pas la barre des 3% de rémunération. Ce qui fait réagir le gouvernement qui aimerait que cet argent soit utilisé autrement. Pour le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, le LDDS n’a "de durable et de solidaire que le nom". En d’autres termes, l’argent ainsi placé pourrait être plus utile, employé autrement.
Si l’on cumule tous les produits d’épargne dits de précaution que détiennent les Français, on arrive à la somme astronomique de 3 000 milliards d’euros. Une somme que l’institut de conjoncture proche des entreprises Rexecode suggère de réorienter vers des investissements sans risques pour l’épargnant.
Cet argent nouvellement fléché aiderait l’Etat qui se retrouve face à un mur d’investissements, notamment quelque 50 milliards d’euros par an pour la décarbonation. Ce à quoi s’ajoutent les besoins pour l’éducation, la dépendance des personnes âgées, la défense… Pour Rexecode, l’Etat doit mobiliser l’épargne des Français et l’orienter vers de l’investissement productif non risqué, prendre l’argent là où il est, ne pas faire perdre l’épargnant et ne pas lui faire prendre de risques. Cela passerait par de nouvelles formes de placements, de longue durée, exonérés de droits de succession par exemple, des fonds d’investissements à capital garanti. Le concours Lépine de l’épargne est lancé.
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