Cet article date de plus d'un an.

Le nombre de crédits accordés aux entreprises privées continue de baisser en zone euro

C’est ce que montrent les derniers chiffres publiés par la Banque centrale européenne. Les risques pesant sur les investissements ne sont pas négligeables.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le nombre de crédits débloqués se situe au plus bas depuis 2003, (photo d'illustration). (JEAN-LUC FL?MAL / MAXPPP)

Cette tendance au resserrement du crédit est le résultat de l’impact des politiques monétaires menées par les banques centrales sur ce que l’on appelle l’économie réelle : la vie des entreprises au quotidien. Pas, ou peu, de crédits accordés, c’est automatiquement moins d’investissements. Or, ce resserrement du crédit intervient au moment où les entreprises doivent débloquer les moyens pour assurer les lourds investissements nécessaires à la transition écologique. Si ces entreprises ne trouvent pas l’argent nécessaire, on risque de prendre du retard dans la décarbonation de notre outil de production.

Le plus bas niveau depuis 20 ans 

En réalité, les grandes banques commerciales continuent de prêter de l’argent aux entreprises, les emprunts ne sont pas totalement asséchés. Prêter de l’argent est le métier principal du banquier et c’est essentiellement de cette activité qu’il tire ses revenus. Mais la source se tarit. En juin, le nombre de crédits accordés aux entreprises privées augmentait de 3%... en juillet, la hausse dépassait à peine les 2%. Mois après mois, le nombre de crédits débloqués se replie et nous sommes aujourd’hui au plus bas depuis 20 ans (2003).

Moins de demandes de crédits

La demande de crédits n’est pas au rendez-vous à cause des taux d’intérêt élevés. Tant que les taux sont élevés, les patrons attendent des jours meilleurs pour emprunter à meilleur prix. Entre juillet 2022 et aujourd’hui, pour lutter contre l’inflation, la BCE a relevé ses taux en les faisant passer de pratiquement 0 à un peu plus de 4%. Mettons-nous à la place du chef d’entreprise. Trop compliqué d’emprunter dans ces conditions. Et le sujet concerne également les ménages, les particuliers, qui veulent emprunter pour investir dans l’immobilier, par exemple. Il va falloir nous habituer à composer avec ces taux d'intérêt élevés pendant encore un bon de temps.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.