Le brief éco. Retraites : le Conseil d'Orientation met les pieds dans le plat
Les rapports se multiplient sur le sujet sensible des retraites. Le COR – Conseil d’Orientation des Retraites – se réunit mercredi 12 octobre et pourrait battre en brèche quelques idées reçues.
Le COR est chargé de faire des propositions pour assurer la solidité financière des régimes de retraites. Pour cela, il mouline, avale, digère une multitude de rapports. Unedic, direction du Trésor, Bercy. Tout le monde est mis à contribution. Ses avis sont d'autant plus précieux que les candidats à la présidentielle ont tous, dans leur carton, le projet de rallonger l'âge de départ à la retraite pour s'aligner sur les standards européens. Aujourd’hui, l'âge moyen de départ à la retraite dans l'Union européenne est de 65 ans.
Que montrent les différents documents ?
Le premier document émane de l’Unedic. Le recul de l’âge de la retraite – donc l’augmentation de l’emploi des seniors – ne nuit pas au travail des jeunes. Beaucoup étaient critiques sur le recul de l’âge de départ à la retraite instaurée par la deuxième réforme Fillon – Fillon-Woerth – en 2010, invoquant un mauvais coup porté à l’emploi des jeunes générations.
Il convient donc de relativiser. Pourquoi ? Parce que :
1- L’écart de salaires joue beaucoup – entre seniors expérimentés et jeunes qui le sont moins, les rémunérations sont différentes.
2- Les entreprises sont conscientes des capacités productives des jeunes classes d’âge.
3- Les chefs d’entreprises ne veulent pas laisser leur pyramide des âges vieillir trop vite.
Les patrons misent sur la complémentarité entre jeunes et séniors. C’est ce qu’on appelle le "tuilage" entre générations.
Impact direct sur la croissance
La deuxième conclusion émane du Trésor. Selon cette division du ministère des Finances, chaque année de report de l’âge du départ à la retraite augmenterait la croissance (le PIB, la richesse produite par le pays) de 0.7%, soit environ 14 à 15 milliards d’euros en plus injectés dans l’économie. Enfin, le décalage de l’âge effectif du départ à la retraite – donc la baisse du nombre de retraités –, permettrait de diminuer le poids des pensions dans les comptes publics à l’horizon 2025-2035.
Pas d’effets attendus à court terme
Les effets positifs ne se feraient pas sentir immédiatement, notamment sur les chiffres du chômage car les entreprises doivent s’adapter après la décision politique. Mais cela vient alimenter un dossier sensible en pleine campagne électorale. Les candidats à la présidentielle 2017 s’emparent du sujet, mais peut-être trop timidement. L’effet de la réforme Fillon leur en offre pourtant l’opportunité. Reste à savoir qui saura le mieux exploiter le filon.
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