Le brief éco. Redonner à l’Afrique sa souveraineté économique
Une quinzaine de chefs d’États africains se retrouvent mardi 18 mai à Paris et en visioconférence à l’invitation du président de la République Emmanuel Macron. Ils vont plancher sur la relance de l’économie africaine ralentie par la pandémie
Trouver des solutions efficaces à la crise du financement d’une Afrique longtemps surexploitée par les pays riches et qui voudrait maîtriser son propre développement, surtout s’extraire du piège de la dette. Selon le Fonds monétaire international, le continent africain est menacé d’un déficit de financement (plus de dépenses que de recettes) proche de 300 milliards de dollars (quelque 250 milliards d'euros) à l’horizon 2023.
Les pays africains de la zone franc, pour la plupart subsahariens, en-dessous du Sahara : le Bénin, le Congo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, sont soumis aux critères de Maastricht comme nous le sommes en Europe. Pour cause : l’ECO, la monnaie qui remplace le Franc CFA, est arrimée à l’euro pour être protégé des attaques monétaires extérieures. En vertu des critères de Maastricht, le déficit de ces pays ne doit pas dépasser 3% de leur richesse nationale. Ne faut-il pas changer cette règle ?
Autre exemple : le poids de la notation financière. L’Afrique subit régulièrement les foudres des agences de notation comme Moody’s ou Standard and Poor’s qui détruisent l'image d’une grande partie du continent auprès des investisseurs alors que sa croissance économique est loin d’être négligeable. Elle devrait rebondir à 3% cette année et 4% l'an prochain.
Redonner à l’Afrique sa souveraineté économique
L’objectif est de permettre à ces pays en devenir de financer leur propre développement en attirant les investisseurs dans le respect des contraintes environnementales. Mobiliser, aussi, l’épargne du secteur privé. Sur le fond, cela revient à casser le "consensus de Washington" établi à la fin des années 80 et dictant une discipline budgétaire aux pays émergents.
Stricte discipline décidée et imposée par les pays riches, sans dialogue avec les principaux intéressés. À défaut d’annuler la dette africaine, plutôt la rendre soutenable et durable au sens environnemental.
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